L’Expo «La Fabrique de héros» est remplie de surprises à découvrir au tout nouveau musée des Beaux-Arts de Charleroi



S’il existe un patrimoine dont les Carolos n’ont pas à rougir, c’est bien celui de la bande dessinée ! Jusqu’au 30 juillet, le nouveau musée des Beaux-Arts rend hommage au 9ème Art et plus particulièrement aux éditions Dupuis qui ont vu naître des héros tels que Gaston Lagaffe, Lucky Luke, les Schtroumpfs, Boule et Bill… L’expo a été imaginée comme un parcours ludique et chronologique, à destination du grand public.
Après le grand hall d’entrée, les visiteurs entrent dans une pièce où sont rassemblés le buste et le bureau (imaginé) de Jean Dupuis, imprimeur et fondateur, des affiches, des portraits des figures importantes…
« Yvan Delporte, mon mentor »
« Bien sûr, mon mentor reste Yvan Delporte. C’est vraiment lui qui, de 1955 à 1968, a fait souffler un vent vraiment nouveau dans le journal Spirou, par sa créativité toujours débordante » signale Thierry Tinlot, ex-rédacteur en chef de Spirou, et commissaire avec Morgan Di Salvia et Benoît Fripiat de l’expo : « La Fabrique de héros ».
Parmi les premiers spectateurs de l’expo : Alexis Barbarin (25 ans), un des trois fondateurs de l’ASBL Carolographie. « Mon grand-père était lui-même déjà abonné au journal Spirou. Et je suis moi-même collectionneur. Je tiens particulièrement à une affiche achetée dans une brocante, où les héros de BD peuplent la ville de Charleroi, autour du rond-point du Marsupilami ».
« Dans ma jeunesse, je réservais mes dépenses pour des albums de Valhardi ou Tif et Tondu », poursuivait Michel Duchêne (79 ans) de Sambreville.
Regarder par le trou d’une serrure…
La grande salle propose une véritable immersion dans l’univers de la bande dessinée, répondant à des questions telles que « Au départ d’une simple idée, comment construire un univers, des personnages oubliables ? », « Quelle part la couleur prend-elle dans l’élaboration d’une planche ? »…
Deux dessinateurs prennent place de temps en temps sur la table à dessin du regretté André Geerts, papa de Jojo.
Sur les portes intérieures d’un vestiaire, les scénaristes expliquent leur travail. On peut même s’asseoir dans le divan de Raoul Cauvin, où il imaginait ses histoires !
Les approches sont variées : le visiteur peut s’amuser à reconnaître des objets propres aux personnages (Zombillenium, Aria, Tif et Tondu…), regarder par le trou d’une serrure pour y récolter des anecdotes amusantes, évaluer le paquet d’albums que peut représenter, par exemple, la sortie d’un nouvel album du petit Spirou (1560 exemplaires du tome 19 le premier jour !)…
Un accent tout particulier a été mis sur le contexte industriel du bassin carolo. Tant le graphisme que le décor et les divers dispositifs font référence aux codes de l’industrie, de la manufacture et de l’atelier. Certains éléments de décor ont même été récupérés dans des friches d’usines. Dans une blackblox, des casques virtuels font expérimenter les webtoons au public.
Pièces rares et planches originales
À voir aussi des planches originales et 485 pièces rares exposées souvent pour la première fois… le tout sur 400 m2 ! Durant toute la durée de l’exposition » Dupuis- la fabrique de héros », une série d’animations seront mises sur pied.
L’expo est à voir jusqu’au 30 juillet 2023, au Musée des Beaux-Arts, 67, boulevard Pierre Mayence, Charleroi. Du mardi au vendredi de 9 heures à 17 heures, et les samedis et dimanches de 10 heures à 18 heures.
Au programme de ce dimanche 18 décembre
> 10h 30 et 16h : visite guidée de l’exposition
> 11h15 : atelier créatif.
> 11h30, 13h30 et 15h30 : Dive. Cie Kamikamka : expérience musicale en symbiose avec des œuvres d’art.
> 13h30-18h : « Moi aussi je suis une œuvre d’art ». Retrouvez un auteur de BD en plein boulot.
> 10h à 18h : photobooth : repartez avec un souvenir unique et les héros qui vous entourent.
> 10h30 et 11h30 : session d’écoute avec Susie, une petite fille qui peut parler avec des œuvres d’art.
Ça y est, Gaston Lagaffe et sa Fiat 509 viennent de réintégrer la place Verte, à Charleroi, ce mardi début d’après midi
C’est une belle surprise qui a été offerte, ce mardi en début d’après-midi, aux Carolos : la statue de Gaston Lagaffe, accompagné de sa vieille guimbarde jaune et noire, sont de retour sur la place Verte. Le monument est en cours de réinstallation.


Un camion de déménageurs s’était installé ce mardi midi, sur la place Verte. Dans sa remorque, un véritable petit trésor qu’on n’attendait pas avant ce vendredi prochain, avec l’inauguration d’une exposition dédiée aux cent ans de la maison d’éditions Dupuis.
« Initialement, on avait effectivement tablé sur la date du 16 décembre, ce vendredi pour voir la statue de Gaston Lagaffe et de sa vieille Fiat 509 réinstallées pour de bon sur la place Verte », commente-t-on à la ville de Charleroi. « C’est donc une très bonne nouvelle que nous avons reçue de la part du sculpteur, créateur de l’œuvre, Luc Cauwenberghe, qui avait pu achever plus tôt les travaux nécessaires de réparations du monument, » se réjouit-on encore.
On se souvient, en effet, que l’œuvre créé en l’honneur du génie franquinien, inaugurée en 2022, avait dû être retirée dès l’année suivante, pour cause de dégradations multiples.
Le monument coloré avait pourtant été très rapidement adapté et très photographié, jusqu’à être instagrammé. Hélas, la beauté et la qualité de cette statue avaient aussi attiré de trop prévisibles dégradations volontaires : phares enlevés, poignées de portes dérobées, graffitis sur les portières mais aussi sur les vitres… « Ces dégradations étaient telles qu’un nettoyage et une restauration étaient plus que nécessaire », déplorait-on à la Ville de Charleroi. Phares disparus, poignées de porte enlevées, vitres abîmés, jusqu’aux cheveux même de Gaston qui avaient pu être enlevés !
L’enlèvement de la statue avait été effectué le 6 octobre dernier : Gaston et sa vieille patraque noire et jaune, de marque Fiat, avaient dû être enlevés de leur socle. Une mesure qui était hélas devenue nécessaire suite aux trop nombreuses dégradations dont le monument avait été victime depuis son inauguration, l’année précédente.
Le sujet avait même été l’objet d’une question, posée lors d’un récent conseil communal, à Charleroi : « À chaque fois que des dégradations ont été commises, elles ont été constatées par la zone de police et des procès- verbaux ont été dressés », avait répondu, en ce sens, le bourgmestre Paul Magnette. Dans la foulée, on avait même pu en savoir un peu plus sur le profil des auteurs : « Des fêtards alcoolisés de retour de sortie », confirmait le bourgmestre. « Et malheureusement, aucun d’eux n’a pu être identifié. La police reste bien entendu attentive, principalement par le biais de son réseau de caméras urbaines. » Justement, de nouvelles mesures de sécurité ont été prises, on nous l’assure encore du côté de la Ville, pour éviter au maximum de nouvelles dégradations !
En attendant, le monument, lui est bien là pour la grande journée inaugurale prévue pour les cent ans de la maison Dupuis.