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Gautier Capuçon («Prodiges»): «Cette émission suscite des vocations»

Violoncelliste à la renommée internationale, il accompagne les talents en herbe depuis la première édition. Et continue de s’émerveiller.

Que représente pour vous ce programme ?

Il correspond à ma vision de l’accès à la musique pour tous, à celle de démocratiser la musique classique, de la sortir de son contexte de salle de concert. Je pense que la télé est le vecteur le plus puissant pour parler de musique classique. Et quoi de plus beau que de voir des jeunes des étoiles dans les yeux vivre ce moment ! À mes yeux, ils sont tous gagnants.

Comment vivez-vous votre rôle de juré ?

C’est un exercice qui n’est pas évident, je suis là sans mon instrument. Il y a une grande dimension pédagogique et psychologique. En quelques mots, je me dois de réussir à donner à ces jeunes artistes quelque chose qui puisse leur être bénéfique, les faire avancer.

L’engouement du public ne s’émousse pas avec les éditions…

Et je participe toujours à l’émission avec autant d’enthousiasme. J’ai découvert qu’au fil des années, ce partage de leur passion suscite des vocations. Des enfants viennent me voir pour me dire qu’ils ont commencé un instrument après avoir vu « Prodiges ». C’est la preuve que la musique est accessible à tous. On n’a pas besoin de la connaître pour ressentir ces émotions !

Comment se passe l’interdisciplinarité avec les autres jurés ?

Il y a une atmosphère assez unique sur cette émission, nous sommes dans une bulle. Je peux vous assurer que toutes les équipes qui y travaillent se battent pour y revenir. Tout le monde est là pour en faire une fête.

Votre spécificité est aussi de faire sortir la musique classique d’une niche élitiste…

Je me sens très investi dans la transmission. Je viens de créer ma fondation en janvier pour soutenir les jeunes de 18 à 25ans. Pendant le covid, lorsqu’on a tous été coupés de liens, de culture, de spectacles, j’ai eu besoin de partager, de faire des vidéos tous les jours. À l’été 2020, quand on a pu se retrouver à l’extérieur, j’ai initié une tournée de concerts gratuits dans les petites villes et villages. On en a fait vingt-trois et le succès a été au rendez-vous. Cela a continué et on a emmené une suite de jeunes artistes pour participer à ces concerts.

On le découvrira après l’émission avec votre festival « Un été en France », où l’on vous verra en famille. Que dites-vous à vos enfants pour suivre vos traces ?

Ma petite fille Fée m’a rejoint pour le final. Quelle émotion de la voir danser devant un public ! Mes enfants vivent la musique depuis qu’elles sont nées. L’aînée fait du violon, la plus jeune du violoncelle mais je ne les pousse pas du tout pour qu’elles en fassent leur métier. La première, sa passion, c’est la danse, elle danse non-stop, et est déterminée.

Quel est votre conseil aux jeunes musiciens devant l’écran pour vivre de leur passion ?

C’est un privilège de pouvoir s’exprimer avec un instrument. Il faut croire en ses rêves et tout faire pour les réaliser.

« Prodiges », 22 décembre, 21h10, France 2.

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