Guerre en Ukraine: à Ramstein, Ludivine Dedonder assure que la Belgique continuera à soutenir l’Ukraine


Des mitrailleuses lourdes et d’autres matériels feront donc l’objet de livraisons, a annoncé la ministre lors d’une réunion des soutiens à Kiev organisée par les États-Unis.
« La Belgique continuera à soutenir l’Ukraine en analysant tous les besoins au sein de la Défense belge ou en coordination avec l’industrie belge. De nouveaux dons sont en cours avec notamment des mitrailleuses lourdes. Et nous étudions actuellement les possibilités de livrer des munitions de défense aérienne et antichar à partir de nos propres stocks », a-t-elle déclaré devant des ministres de la Défense et de hauts responsables militaires d’une cinquantaine, réunis sur la base aérienne de Ramstein (Allemagne), à l’invitation du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin.
Mme Dedonder a ajouté que la Belgique soutenait toute initiative dans le cadre de l’Union européenne ou de l’Otan qui permette de conclure davantage d’achats en commun de matériel à destination de l’Ukraine, selon le texte de son intervention.
Elle a récapitulé – avec des détails rarement mentionnés jusqu’ici – les livraisons déjà effectuées depuis le début de l’invasion russe, le 24 février dernier, en citant différents types d’armes : des fusils d’assaut FNC et les plus modernes SCAR, ainsi que des F2000 (tous produits par la FN Herstal), des mitrailleuses légères Minimi et lourdes de calibre.50 (soit 12,7 mm), des lance-roquettes de type LAW, (« Light Anti-Tank Weapon » ou M72) et des lance-grenades antichars Carl Gustav et des missiles antichars, d’un type non précisé. « Le tout complété de munitions de différents calibres », a ajouté la ministre.
Selon elle, les principaux dons d’équipements de combat non létaux déjà livrés comprennent des camions, des casques de combat et des gilets pare-balles, des systèmes de vision, y compris de vision nocturne, des vêtements d’hiver, du matériel médical pour les soins aux blessés sur le terrain, des générateurs et des appareils de chauffage à haute capacité et du matériel de couchage.
« De plus, nous prévoyons la livraison notamment d’équipements CBRN (pour répondre aux risques chimiques, bactériologiques, radioactives et nucléaires), de systèmes sous-marins, ainsi que de kits médicaux de premiers secours et d’ambulances supplémentaires », a poursuivi Mme Dedonder.
Dans le domaine médical, la Défense belge a également soutenu le traitement médical des patients ukrainiens en Belgique et continuera à le faire, a-t-elle dit, quelques jours après avoir rendu visite à quatre militaires ukrainiens soignés à l’Hôpital militaire Reine Astrid (HMRA) de Neder-Over-Heembeek.
La ministre a également rappelé les contributions faites par d’autres d’autres départements, comme la police fédérale, dépendant du SPF Intérieur, qui a livré « des armes » et du matériel non létal et les Affaires étrangères via le Fonds d’affectation spécial (« Trust Fund ») mis sur pied par l’Otan.
La Belgique s’est aussi engagée dans des activités de formation au profit de l’armée ukrainienne, tant sur une base bilatérale que multilatérale, en citant les cours déjà dispensés à la Naval Academy (anciennement Ecole belgo-néerlandaise de la Guerre des Mines, ou Eguermin d’Ostende, un centre d’excellence de l’Otan en la matière) et la formation d’opérateur sur obusiers M109 « dispensée dans une entreprise civile sous la supervision du ministère britannique de la Défense ».
Mme Dedonder a encore cité la formation de chiens détecteurs d’explosifs en Belgique (une initiative de l’UE, qui a lancé une mission d’assistance militaire à l’Ukraine sous le nom d’EUMAM) et la formation dans le domaine maritime aux Pays-Bas.
Dans le domaine des nouveautés, elle a mentionné un appui à la formation en Belgique de forces ukrainiennes en coordination avec l’industrie pour la mise à disposition d’une capacité antichar légère très mobile, à savoir vingt véhicules pick-up Toyota équipés de radios et armés de systèmes de lance-roquettes de 2,75 pouces (70 mm).
Elle a enfin rappelé que son département affecterait un total de 50 à 100 persponnes à l’EUMAM (European Military Assistance Mission »), ajoutant que deux officiers de liaison belges avaient déjà été déployés en soutien à la MPCC (la Capacité militaire de planification et de conduite, une composante de l’état-major militaire de l’UE),