Procès des attentats à Bruxelles: les déclarations d’El Haddad Asufi sur Ibrahim El Bakraoui ont évolué entre ses auditions


Ali El Haddad Asufi est un ami d’enfance de plusieurs protagonistes du dossier, dont Ibrahim El Bakraoui, qu’il a connu à l’école et avec qui il est resté en contact après leurs scolarités respectives. C’est aussi à cette même école qu’il apprend à connaître l’accusé Smail Farisi, celui qui a sous-loué son appartement de l’avenue des Casernes à Etterbeek à Ibrahim El Bakraoui.
Ali El Haddad Asufi, un Belgo-Marocain né en 1984 et qui a toujours vécu à Bruxelles, finit par être engagé dans une société de catering à l’aéroport de Zaventem. Son rôle consiste alors à amener les repas préparés dans l’entrepôt jusqu’aux avions.
Dans sa première audition, le 24 mars, soit deux jours après les attentats, Ali El Haddad Asufi, un musulman sunnite croyant, explique avoir observé un changement dans le comportement d’Ibrahim El Bakraoui après la sortie de prison de ce dernier pour des braquages. D’un profil de délinquant, il apparaît davantage comme radicalisé, dit l’accusé aux enquêteurs. Le futur kamikaze de l’aéroport affiche ainsi une position favorable à la philosophie de l’organisation terroriste État Islamique (EI), selon les déclarations d’Ali El Haddad Asufi, qui ajoute que, d’après lui, Oussama Atar, le cousin des frères El Bakraoui – et le chef de la cellule terroriste, aux yeux des enquêteurs – pourrait avoir influencé Ibrahim dans ce sens.
Lors de son témoignage devant la cour d’assises, la juge d’instruction Berta Bernardo Mendez a toutefois prévenu que l’accusé allait ensuite tempérer ces propos au cours des auditions futures.
Ainsi, dans une seconde audition survenue le 9 juin 2016, et consécutive à la découverte de nouveaux éléments dans l’enquête, Ali El Haddad Asufi nuance ses premiers propos et dit ne pas avoir cité Ibrahim comme l’un de ses proches en lien avec l’État islamique, car ce dernier n’était plus un ami proche, à ses yeux, depuis la période 2015/2016.
Quant à l’affirmation selon laquelle Oussama Atar pourrait être à l’origine de la radicalisation du futur kamikaze, il dit alors qu’il s’agit plutôt d’une intuition.