L’interview du dimanche de Ludivine Dedonder, ministre fédérale de la Défense: «Nous ne devons pas négliger l’aide à apporter à notre population»
Avec un doublement des moyens en faveur de l’Ukraine, le gouvernement fédéral apporte une aide essentielle à ce pays en guerre. Pour la ministre fédérale de la Défense, Ludivine Dedonder, cette démarche est essentielle à court et à long terme.VidéoLudivine Dedonder - News
Par Vincent Liévin
Ludivine Dedonder le garantit : « Nous allons évidemment continuer à envoyer tout le matériel que nous pouvons en fonction des demandes des Ukrainiens et de nos stocks. Nous interagissons aussi avec l’industrie, comme la FN, en fonction des demandes. Par ailleurs, nous ne devons pas oublier de renforcer notre autonomie stratégique. Nous envoyons aussi du matériel non-létal : véhicule de transport, ambulance… »
Vous êtes interpellé par les citoyens sur cette guerre ?
« Je viens encore de répondre à une personne qui me disait : « vous êtes en train d’ouvrir la porte à un troisième conflit mondial. » Je répondais : certainement pas, on ne peut pas accepter qu’un pays envahisse son voisin. En plus, nous sommes vigilants à ne pas intervenir sur le sol ukrainien pour éviter une confrontation directe avec les Russes. »
Vous sentez les citoyens inquiets ?
« Nous ne devons pas négliger l’aide à apporter à notre population par rapport aux conséquences économiques et sociales de cette guerre. Nous devons faire de la pédagogie et poser des actes concrets. »
Vous avez récemment rencontré des soldats ukrainiens blessés ?
« Ils sont arrivés dans les unités d’urgences de l’hôpital militaire. Des blessés de guerre. L’un d’eux, un militaire de 28 ans, était chargé d’entrer dans une maison pour voir s’il y avait des mines. Il a été projeté à plusieurs mètres. Il a perdu un œil et l’ouïe et il a été brûlé sur un côté. Un autre a été opéré 10 fois avant d’arriver en Belgique et il commence à remarcher. On a permis de faire revenir leur épouse aussi. »
Au niveau belge, l’armée n’ira pas à Anvers ?
« Nous nous trouvons face à la criminalité organisée et l’armée n’a pas un rôle de police. Ceux qui formulent cette demande ne connaissent donc pas bien le fonctionnement de l’armée… ou alors ils veulent juste faire de la communication. »
Il y a une polémique aux USA avec les documents classifiés. Et chez nous ?
« Je ne les promène pas dans l’auto ou chez moi. J’ai été bien briefée sur cette question. »
Avec cette guerre et toutes ces réunions, avez-vous encore du temps pour votre vie privée ?
« Ma lecture le soir, ce sont des dossiers. J’ai récemment fêté l’anniversaire de mon fils en allant voir un match de foot, Seraing-Standard. Il s’est habitué à ma vie professionnelle. Le week-end, nous passons du temps en famille quand on peut. »