Guillaume Canet est le nouvel Astérix: «Nos premières répétitions ont été catastrophiques!»
Un nouvel Astérix est toujours un événement. Guillaume Canet, le réalisateur qui incarne le héros gaulois, nous explique comment lui et son ami Gilles Lellouche ne sont pas tombés dans le piège de l’imitation de Christian Clavier et Gérard Depardieu.

Vous incarnez Astérix aux côtés de votre meilleur ami Gilles Lellouche. Était-ce rassurant pour vous d’incarner ensemble ce duo culte ?
En fait, ce n’était pas du tout prévu. Ce n’est que lorsque Gilles est arrivé sur le projet que l’on a envisagé que je fasse Astérix ! Au départ, je ne voulais même pas jouer dans le film, ou alors, j’aurais adoré jouer César (rôle endossé avec dérision par Vincent Cassel, NDLR).
Et cela a été facile pour Gilles et vous de vous glisser dans les costumes d’Astérix et Obélix ?
Non. Ce ne sont pas des personnages évidents à jouer car, primo, ils sont très ancrés dans la culture populaire, secundo, ils ont été brillamment incarnés par d’autres acteurs par le passé. Et sur ce point, je pense que la tâche était surtout difficile pour Gilles, qui devait succéder à Gérard Depardieu – qui l’a campé dans 4 films – et qui a complètement « tué le game » ! Pour être honnête, la première fois que Gilles et moi nous sommes retrouvés face à face pour les répétitions dans une grande salle, c’était une catastrophe ! On n’était pas dedans du tout. Moi, je faisais une espèce de sous-Christian Clavier et lui, il essayait d’imiter Depardieu. En fait, il ne fallait surtout pas essayer de reproduire ce qui avait déjà été fait par d’autres. On est donc sortis de cette répétition transis d’effroi. Ce qui nous a sauvés, c’est notre coach, Daniel Marchaudon. Moi, il m’a demandé de lui raconter le film en me mettant dans la peau d’Astérix et au fur et à mesure, je me suis rendu compte que je me mettais à parler comme un ado, qui parle de ses problèmes avec son pote, des questions qu’il se pose sur la vie. Ça a été le déclic. Gilles a également bossé avec lui de son côté et comme cela, un mois et demi plus tard, quand on s’est retrouvés, on avait trouvé le bon ton, on était nos personnages !
Les costumes, les grands décors… Cela aide également à entrer dans l’histoire ? C’était finalement un grand terrain de jeu, au propre comme au figuré !
En effet. Dès le début, je ne voulais pas que ça fasse carton-pâte, BD… J’avais envie d’un vrai film d’aventures à grand spectacle, comme on a pu en voir gamins. Je voulais que les costumes, les décors fassent « vrais ». La cheffe costumière a effectué un travail titanesque, en bossant avec des tissus teints à l’ancienne, avec des détails cousus à la main sur les costumes chinois par exemple… Et là-dedans, on a intégré des pièces iconiques de la BD comme le pantalon rayé bleu et blanc d’Obélix. Je voulais ce réalisme, ce côté grandiose, tout en restant fidèle à l’esprit de la bande dessinée.
Vous présentez une version d’Astérix qui doute de lui…
On retrouve déjà dans la BD des moments où il se trouve en faiblesse. Par le passé, Goscinny avait magnifiquement réussi à retranscrire l’actualité dans ses albums. À chaque nouveau livre, on retrouvait des faits d’actu, de société. Or on vit aujourd’hui dans un monde qui change, où les hommes se posent des questions sur leur fragilité, leur santé, leur hygiène de vie, leur alimentation, le climat… J’avais envie d’insérer cela. C’était aussi une manière de rendre le personnage plus touchant.
Vous présentez aussi des femmes bien plus fortes que les hommes !
Oui, avec des femmes qui pratiquent le kung-fu et qui n’ont pas besoin de potion magique pour se battre. Mais si on regarde bien, l’œuvre de Goscinny et Uderzo a toujours présenté des femmes fortes. Il est clair que le vrai chef du village, ce n’est pas Abraraccourcix mais bien Bonnemine !
Vous intégrez également des tas de références à des films cultes, qui ont bercé plusieurs générations…
Quitte à me plonger dans un univers lié à mon enfance, j’avais envie de mettre aussi dans le film des souvenirs cinématographiques avec des hommages à « Karaté Kid » ou aux films de Francis Véber avec Pierre Richard et Gérard Depardieu, à « Dirty Dancing »…
Le film a été pensé pour toucher toutes les générations. Un équilibre facile à trouver ?
Pour la première fois de ma carrière, j’ai fait appel aux services d’un organisme spécialisé, qui a réuni 2000 personnes de tous les âges lors d’une projection-test. Les gens devaient ensuite répondre à des questions précises et je recevais alors un document complet de 80 pages avec des statistiques, des schémas, les avis des enfants, des ados, des adultes, des seniors… C’était passionnant de décrypter tout cela, et cela m’a permis de mieux cerner les attentes des uns et des autres, de rectifier aussi des détails.
Vous avez fait appel à une pléiade de célébrités. Quel personnage fut le plus compliqué à caster ?
Titanix ! Je me posais plein de question sur ce capitaine de bateau. Je n’arrivais pas à me retirer de la tête l’image du Capitaine Igloo avec sa barbe blanche ; François Berléand aurait d’ailleurs été parfait (rires). Je n’arrivais pas à cerner le personnage jusqu’à ce que je me dise que ce serait drôle que ce soit un mec complètement à l’ouest, un peu paumé… Et c’est là que j’ai pensé à Orelsan, qui a accepté. C’est génial que ce soit lui qui l’incarne !
« Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu », dans les salles le 1er février
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