Coupe du monde de hockey: de retour en finale, les Red Lions sont prêts à nous faire encore rêver


Pour valider leur ticket pour leur deuxième finale consécutive, après le sacre de décembre 2018, les joueurs belges ont fait preuve d’un cynisme à toute épreuve et d’un mental d’acier afin d’inverser la tendance face aux Pays-Bas. Complètement dépassés durant 30 minutes et incapables de trouver la parade pour sortir du piège tendu par les Néerlandais, ils sont allés puiser dans leur expérience pour remonter la pente et frapper de manière chirurgicale afin d’arracher un partage avant de proposer une nouvelle démonstration de maturité et de sang-froid lors des shoots-outs.
Un impératif, car l’histoire ne pouvait pas s’achever de la sorte, comme le confirme Tom Boon (33 ans et 330 sélections). « Nous sommes effectivement arrivés à un moment charnière avec ce groupe. C’est peut-être notre dernière Coupe du monde avec cette génération. J’imagine que, l’été prochain, certains arrêteront leur carrière internationale après les Jeux de Paris. Nous ne pouvons pas vivre de regrets et il était hors de question de perdre ce match face à une équipe des Pays-Bas inexpérimentée. Personne ne se repose sur ses lauriers. Nous savons tous d’où nous venons et nous avons gravi les échelons uniquement à force de travail. »
Face à l’Allemagne, ce dimanche, les Red Lions seront à nouveau favoris. Mais pas question de faire preuve d’arrogance dans le camp belge, qui clame toujours haut et fort ses ambitions. « On ne peut pas remporter un tournoi sans avoir cela comme unique objectif », poursuit John-John Dohmen (440 caps). « Je déteste les gens qui disent qu’ils ne visent pas une médaille d’or et qui espèrent juste que cela se passera bien. Cela n’arrive pas. Ces équipes ne gagneront jamais ! Notre force est de dire en tournoi qu’on joue pour le titre. Et si cela n’arrive pas, tant pis. Mais nous aurons toujours tout mis en œuvre pour y parvenir. L’arrogance, c’est sous-estimer un adversaire et se faire surprendre parce qu’il est plus fort. Ce n’est jamais notre cas. Nous avons bien trop de respect pour n’importe quelle nation que nous affrontons. Nous nous méfions toujours de tout le monde. Sans exception. »
Le duel face à la 3e nation mondiale s’annonce extrêmement tactique. La patience sera donc de mise face à une équipe qui tentera constamment de déstabiliser les Red Lions. L’animosité de certains joueurs allemands à l’égard des Belges ne pourra pas être une source de perturbation pour le collectif qui devra rester bien focalisé sur ses objectifs. Il faudra jouer juste et éviter de connaître trop de temps faibles qui pourraient être exploités par Christopher Rühr et compagnie. Une finale qui sera peut-être l’occasion pour les tenants du titre de rendre, enfin, une copie parfaite. Le match référence après lequel ils courent dans le tournoi… « Nous rêvions de cette finale et nous y sommes », conclut Tom Boon, le meilleur buteur belge de cette Coupe du monde avec 7 réalisations. « Nous avons connu de très bonnes séquences durant nos 5 premiers matches, mais nous avons aussi souffert, trop souvent, en ne parvenant pas à conserver nos standards. Lors de chaque grand rendez-vous, nous proposons toujours une prestation quasi parfaite. Ce n’est pas arrivé jusque-là et j’espère que nous y parviendrons face à l’Allemagne. Notre Coupe du monde est réussie en termes de fond de jeu. Mais j’attends encore un peu plus lors de cette finale. Nous sommes venus en Inde pour réussir le doublé. Ne pas y parvenir constituerait donc une terrible désillusion ! »
Après avoir réussi le triplé, à savoir enchaîner les titres de champion du monde 2018, d’Europe en 2019, à Anvers, et olympique, en 2021, à Tokyo, certains Lions rêvent de remettre le couvert et de s’offrir un nouveau triomphe. Mais avant de se projeter vers ces prochaines échéances (Euro à Mönchengladbach, cet été, puis Jeux de Paris en 2024), la Belgique pourrait marquer encore un peu plus de son empreinte l’Histoire du hockey mondial en remportant son 4e tournoi majeur en moins de 6 ans. Mais ce n’est pas tout, elle rejoindrait également le Pakistan (1978 et 1982), l’Allemagne (2002 et 2006) et l’Australie (2010 et 2014) au palmarès des nations qui ont réussi l’exploit d’enchaîner deux titres de champion du monde consécutifs.