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Ivan, coprésentateur de «The Dancer»: «Citez-moi plus de trois animateurs noirs? Vous allez vite caler»

A 25 ans, il est l’une des personnalités qui montent à la RTBF. Et le premier présentateur noir à animer un prime time sur la RTBF.

On a l’impression que les tournages de « The Dancer » ont été riches en émotion. C’est exact ?

Oui. On a pleuré, on a ri. A chaque moment de danse, il s’est passé quelque chose. Je m’étais dit que je ne pleurerais pas et dès le premier numéro, j’ai craqué. On a vécu de grands moments d’émotion.

Vous êtes une des jeunes pousses les plus en vue de la RTBF !

C’est vrai. Quand j’ai commencé les tournages de « L’escape show », j’avais 21 ans. Je trouve ça chouette que de nouveaux visages arrivent. J’essaye de faire de mon mieux. On m’a fait confiance pour les deux dernières grosses productions lancées par la RTBF, puisque j’avais fait « L’escape show » auparavant. J’espère que ça va continuer.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans « The Dancer » ?

La diversité qu’apporte l’émission dans les styles, les âges, les ethnies, les hommes et les femmes. La diversité, c’est tellement important. J’en suis issu, donc ça me touche d’autant plus. Ça m’a vraiment ému. C’est une très belle émission qui, au-delà de la danse, véhicule des valeurs dont on a beaucoup besoin.

En parlant de diversité, vous êtes originaire du Rwanda, vous êtes arrivé en Belgique à 3 ans. Et vous êtes le premier animateur noir à présenter un prime time sur la RTBF. Il n’y a pas encore assez de personnes de couleur à la télé ?

Ça manque énormément. Citez-moi plus de trois animateurs noirs ? Vous allez vite caler. J’espère ouvrir la voie en faisant cette émission. Car c’est un peu le serpent qui se mord la queue. Moins on en voit, moins ça va inspirer des jeunes issus de la diversité à se lancer dans ce métier. Moi, quand j’étais jeune, j’ai grandi sans modèle. Il y avait Harry Roselmack sur TF 1 et c’était tout ! J’espère que ma présence va ouvrir la porte à davantage de diversité sur le petit écran. Pendant longtemps, on a évité de mettre des noirs à l’antenne. Aujourd’hui, la société a évolué. Dans la rue, j’ai déjà croisé plein de gens, à commencer par des noirs, qui me disent que ça fait du bien de voir de la diversité. Ils se sentent validés, se disent qu’ils ont leur place. Je suis super-fier.

Vous avez compris d’emblée ce que ça représentait ?

Au départ, je ne m’en rendais pas compte. C’est en discutant avec mes amis et ma mère que j’ai compris. Ils me disaient : « Est-ce que tu te rends compte que tu vas être un des premiers à l’antenne sur la Une, avec une telle émission ? » J’espère désormais qu’il y aura un effet d’enchaînement, que d’autres se disent que c’est possible d’y arriver, que ce soit dans le divertissement, mais aussi l’info. Et pas que des noirs, mais aussi des Arabes, des Asiatiques. Toutes sortes de diversité… comme on en trouve dans les candidats de « The Dancer ». On dit souvent que la télé doit refléter la société. Il y a eu une évolution pour les femmes, qui sont de plus en plus nombreuses, ce qui est super, même si ce n’est pas encore à 100 %. Il faut aussi que ce le soit pour les gens de couleur.

Cécile Djunga avait été victime d’attaques racistes. Vous en avez vécu aussi ?

Non, Dieu m’en préserve ! Parfois il y a des maladresses, mais rien d’autre.

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