«Astérix & Obélix: L’Empire du Milieu»: Guillaume Canet réussit son pari
A la fois réalisateur du film et interprète d’Astérix, Guillaume Canet inscrit sa griffe sur le mammouth du cinéma français. Tout n’est pas à tomber par terre de rire, mais on passe un bon moment. En salle ce 1er février.

Après une campagne promo à la hauteur des 65 millions d’euros investis dans le film, « Astérix & Obélix : L’Empire du Milieu » arrive enfin officiellement en salle demain, mercredi 1er février. Une sortie qui se sera fait attendre. Guillaume Canet, à la fois à la réalisation et dans le rôle principal d’Astérix, accompagné de son compère Gilles Lellouche dans celui d’Obélix, est revenu en long et en large sur les aléas de la production. Le choix initial de tourner en Chine qui a dû être abandonné, la crise sanitaire. Un retard tel qu’il a tourné entre-temps « Lui », une comédie schizophrène dans laquelle il a pu évacuer tout son stress.
Mais cette fois, ça y est, on plonge en l’an 50 avant J.-C., quand toute la Gaule est occupée, à l’exception d’un petit village d’Armorique qui résiste encore et toujours à l’envahisseur. On rappelle en deux mots le pitch : La fille de l’impératrice de Chine, la jolie princesse Fu Yi (Julie Chen), vient demander à nos intrépides Gaulois de l’aider à libérer sa maman. Avec Graindemaïs (Jonathan Cohen), Astérix et Obélix se mettent en route pour la Chine, avec bientôt Jules César qui vient semer ses lauriers en Asie.
On ne va pas jouer le suspense : Guillaume Canet a réussi son pari. « Astérix et Obélix : L’empire du milieu », cinquième film live de la franchise, tient la route et se regarde avec un plaisir innocent. Le réalisateur des « Petits mouchoirs » s’est approprié ces héros si éloignés de son univers. Ça se ressent aux multiples références très cinématographiques du film. Bien sûr, il cite abondamment l’inaccessible « Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre », d’Alain Chabat, (avec Gérard Darmon en voix off) toujours de loin le meilleur de la saga.
Mais Guillaume Canet fait aussi à d’autres oeuvres cultes : « La chèvre », « Les Bronzés », ou encore Sergio Leone, son film de chevet. « Cela me plaisait de voir Vincent Cassel partir en arrière comme Robert De Niro à la fin du film », nous a-t-il confié en interview. « Ce sont des films qui m’ont fait rêver enfant, comme Astérix. » Ce faisant, Guillaume Canet, en tirant l’univers d’Astérix à lui – ce n’est pas innocent qu’il n’adapte pas un album existant mais filme une histoire originale – parvient à apporter sa griffe d’auteur dans le blockbuster français par excellence. Et ça fait du bien. Les scènes les plus vides se passent d’ailleurs dans le village – ce qui rend le début un peu pénible. On sent que Canet sacrifie aux rituels obligés (la chasse aux sangliers et aux Romains, une baffe pour Assurancetourix, une engueulade gauloise…), avant de commencer à se libérer en partant pour la Chine (en fait, l’Auvergne !).
Canet recentre aussi l’histoire sur Astérix et Obélix, leur amitié parfois mise à mal mais toujours solide. On comprend qu’il ait eu besoin d’un pote depuis 25 ans comme Gilles Lellouche pour jouer son alter ego. Jonathan Cohen en rival amoureux d’Astérix est grandiose. Après, tout n’est pas inoubliable. Malgré tout le bien que le réalisateur en dit en promotion, la chanteuse Angèle est transparente en Falbala et les autres guests (Bigflo et Oli, McFly et Carlito, Orelsan…), s’ils existent vraiment, n’apportent rien à l’histoire. Petite exception pour Zlatan Ibrahimovic, en mode guerrier, mais amené pour un gag final que Goscinny n’aurait pas désavoué. Si on sent les 65 millions d’euros investis, ils ne bouffent pas l’histoire. Pas mal, tout ça !
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