Tihange 2, c’est terminé: le réacteur nucléaire a définitivement fermé, 40 ans après sa mise en service


Comme prévu, le réacteur nucléaire de Tihange 2 a définitivement été mis à l’arrêt ce mardi soir à 22h45, après pile 40 ans de service. Il s’agit du deuxième réacteur mis à l’arrêt, après Doel 3 en septembre dernier -là aussi après 40 ans de service-, et du premier à l’être en Wallonie.
Une centaine de personnes travaillaient sur le site de Tihange 2 et chacun d’eux aura une nouvelle fonction. Certains resteront ainsi actifs sur ce réacteur dans le cadre des opérations de mise à l’arrêt définitive en toute sûreté puis de démantèlement.
D’autres iront travailler sur les centrales de Tihange 1, qui sera déconnectée à son tour le 1er octobre 2025, et de Tihange 3, qui devrait voir sa durée de vie prolongée de 10 ans, ou encore dans d’autres services. «Il n’y aura aucune perte d’emploi», assure-t-on chez Engie Electrabel.
L’exploitant aura d’ailleurs besoin de l’ensemble des équipes de Tihange 2 pour leur expérience et leurs connaissances. D’une part pour la mise à l’arrêt définitive, mais aussi dans le cadre du démantèlement, qui nécessite une transformation des compétences. Engie Electrabel prévoit d’ailleurs un important volume de formations pour ceux qui veulent changer de métier.
Un milliard d’euros
L’entreprise a chiffré le démantèlement et le déclassement de Tihange 2 à environ un milliard d’euros, provenant des provisions qu’il a constituées. Un montant total de 6,3 milliards d’euros est prévu pour le démantèlement des sept réacteurs de Doel et de Tihange.
Après Tihange 2, c’est en effet la centrale de Doel 1 qui suivra, en février 2025. Puis viendra le tour de Tihange 1, qui devrait bien fermer ses portes en octobre 2025, toujours en application de la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire.
Remous
La sortie du nucléaire, scellée lors de la première participation des écologistes au gouvernement fédéral au début des années 2000, crée des remous au sein de l’exécutif belge depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine il y a un an.
L’envolée des prix du gaz — sur fond de limitation des achats d’hydrocarbures russes en Europe — et la crainte de pénuries d’électricité en Europe ont poussé le gouvernement à négocier in extremis avec Engie la prolongation pour dix ans des réacteurs Tihange 3 et Doel 4, qui étaient censés s’arrêter eux aussi pour de bon en 2025.