Meurtre à Jemappes: Casimiro, tué de 7 coups de couteau, était «quelqu’un de gentil» témoignent ses proches


Le premier témoin a rencontré la victime en 2016. C’était son collègue de travail. « Il avait des difficultés avec internet, c’est moi qui achetais ses billets d’avion pour retourner au pays. C’était un homme très calme, il ne parlait pas beaucoup ». Le témoin pense que l’accusé et la victime ont eu une relation intime, mais il n’est pas affirmatif.
Le deuxième témoin était aussi le collègue de Casimiro. Ils étaient tous les deux supporters du Benfica Lisbonne. « En dehors du travail, je n’ai jamais eu de contact avec lui. Il aimait le travail bien fait, il pouvait râler, mais il n’était pas violent. Je ne pense pas qu’il était attiré par les hommes ».
Plusieurs collègues
Le troisième témoin travaillait également avec Casimiro. Il partageait le même appartement, rue Vieille Haine à Jemappes, où le crime a été commis. « On ne se parlait pas beaucoup, chacun menait sa vie de son côté, mais il n’y avait aucun problème entre nous, il était gentil », raconte le témoin. Il a déclaré, lors de l’enquête, qu’il pensait que Casimiro était bisexuel. Il précise n’avoir jamais vu l’accusé, Logan Hannecart, chez lui.
Le jour des faits, le témoin n’était pas chez lui et se trouvait au Portugal. Quand la police est arrivée sur les lieux, sa chambre était désordonnée et la housse de son matelas était ouverte. « Quand je suis parti, tout était en ordre », dit-il.
Le quatrième témoin est le cousin de Casimiro. « Quand nous nous sommes rencontrés au travail, nous ignorions que nous étions de la même famille. Ensuite, nous avons entretenu le contact. C’était un homme à l’ancienne. Il aimait bien le foot, son Benfica, boire sa bière. Il aimait sa famille, sa femme, sa fille et son fils. Il est venu travailler ici pour payer son petit château au pays, comme il disait ».
Selon le témoin, il était difficile de gagner la confiance de Casimiro, un homme plutôt réservé. « Pour lui, c’était maison et travail, il sortait le samedi boire sa bière et voir son match de foot ». Le témoin raconte qu’une rumeur circulait au sujet de la sexualité de Casimiro au sein de la société des Portugais de Belgique.
L’épouse et les enfants de Casimiro Da Rocha Barbosa sont restés au Portugal. Parties civiles, ils sont représentés au procès par Me Geneviève Gieseler.
Le 9 août 2020, Logan Hannecart a tué Casimiro Da Rocha Barbosa de sept coups de couteau au thorax et dans le ventre. Les faits ont eu lieu dans l’appartement de la victime à Jemappes.
La nuit du crime, Logan Hannecart avait été interpellé par la police de Mons, après avoir tenté de forcer une grille d’entrée avec la voiture de la victime. Il a été remis en liberté après un passage au commissariat de police, déclarant qu’il était un collègue de Casimiro et que ce dernier lui avait prêté son véhicule, sans lui donner le code d’ouverture de la grille.
Il a été arrêté à Namur neuf jours plus tard. L’accusé ne conteste pas avoir porté les coups de couteau à la victime.
La question de vol, avec circonstance aggravante de meurtre, posée au jury

La cour d’assises du Hainaut a terminé, mardi, les auditions dans le cadre du procès de Logan Hannecart, accusé du meurtre de Casimiro Da Rocha Barbosa à Jemappes en août 2020, d’un vol aggravé et de vols simples.
Après les témoignages, l’avocate des parties civiles et l’avocate générale ont demandé de poser la question du vol avec plusieurs circonstances aggravantes, dont celle de meurtre.
Vol puis meurtre ou l’inverse
Sur le plan de la peine, cela change tout puisqu’un vol avec circonstance aggravante de meurtre est punissable de la peine de réclusion criminelle à perpétuité. Cela veut dire que, le 9 août 2020 à Jemappes, Logan Hannecart aurait tué Casimiro Da Rocha Barbosa pour faciliter un vol.
Cette qualification avait été retenue au début de l’enquête par le parquet, mais les choses ont évolué lors de la procédure. Logan Hannecart a été renvoyé devant les assises pour trois préventions distinctes, le meurtre, un vol qualifié de la voiture de la victime et des vols simples de plusieurs objets appartenant à la victime. Cela veut dire qu’il a tué, et puis volé. Le meurtre, l’infraction la plus grave, est punissable d’une peine de 30 ans de réclusion criminelle.
7 coups de couteau
Le 9 août 2020, Logan Hannecart a tué Casimiro Da Rocha Barbosa de sept coups de couteau au thorax et dans le ventre. Les faits ont eu lieu dans l’appartement de la victime à Jemappes. L’intention d’homicide ne fait aucun doute compte tenu de l’arme utilisée, des zones vitales visées et de la force utilisée pour transpercer le sternum de la victime. Un coup porté au thorax a traversé plusieurs organes vitaux et la lame s’est arrêtée près de la colonne vertébrale.
Juste après le crime, vers 1h du matin, Logan Hannecart avait été interpellé par la police de Mons, alors qu’il tentait de forcer une grille d’entrée avec la voiture de la victime. Il a été remis en liberté après un passage au commissariat de police, déclarant qu’il était un collègue de Casimiro et que ce dernier lui avait prêté son véhicule, sans lui donner le code d’ouverture de la grille. Casimiro ne donnait aucun signe de vie à 1h. Son cadavre a été découvert vers 15h. Logan Hannecart avait déjà pris la fuite.
Il a été arrêté à Namur neuf jours plus tard. L’accusé ne conteste pas avoir porté les coups de couteau à la victime. Il prétend cependant que la victime lui a proposé des relations intimes et qu’il s’est défendu face à un homme armé. Ses avocats n’ont pas souhaité poser la question subsidiaire de la légitime défense, ni même la question de la provocation.
Les plaidoiries débuteront mercredi matin. Un verdict sur la culpabilité devrait être prononcé mercredi dans l’après-midi ou en soirée.