Notre coin du tacticien : la fameuse «causerie», un moment incantatoire


La causerie d’avant-match est considérée par d’aucuns comme une incantation qui fera passer les joueurs d’endormis à survoltés. Jamais une telle causerie n’a cependant transformé un joueur moyen en un joueur fantastique. La causerie ne doit pas dépasser huit à dix minutes car l’attention d’un joueur est par essence volatile et celle d’un groupe est donc compliquée à conserver. Je propose aux entraîneurs qui me font l’honneur de me lire ici deux, trois lignes directrices que j’utilise régulièrement. À eux de les utiliser ou de créer leurs propres lignes selon qu’ils soient débutants ou expérimentés…
Les points-clefs tactiques et la notion de groupe basés sur le projet de jeu constituent le fil conducteur de la causerie. Il est inutile de rentrer dans des explications compliquées. L’entraîneur doit s’adresser à l’ensemble du groupe ou à un groupe de joueurs. Je recommande d’éviter de s’adresser à un joueur bien particulier. Il vaut mieux réserver cela aux corrections pendant la semaine. Il faut être dynamique, détendu, enthousiaste et précis. L’entraîneur doit bouger pendant son discours car on ne doit pas oublier qu’on est au football et que les joueurs ont besoin de dynamisme. Sa voix doit mettre en avant sa motivation.
En situation, j’illustre mes propos via un tableau ou des feuilles. On peut utiliser tout ce qu’on a à disposition pour expliquer le principe de jeu du système mis en place le jour J en fonction de l’adversaire et/ou des joueurs disponibles. La vidéo peut également constituer un atout supplémentaire. Il convient en tout cas de proposer des schémas sur les placements des joueurs en possession et en perte de balle, tant sur la mise en jeu que sur les phases arrêtées. Une citation peut également appuyer le(s) propos. Bref, l’entraîneur doit préparer sa causerie en sachant précisément où il veut aller et ce qu’il veut faire…