Un père pète les plombs et frappe son bébé de sept semaines qui n’arrête pas de pleurer: le tribunal de Mons lui inflige une peine de 40 mois de prison avec sursis


Devant se rendre à ses cours de promotion sociale vers 8h30, Alice, la maman d’Aude, confie son bébé à son compagnon, père biologique de la petite. Il doit lui donner le biberon et la mettre au berceau. Mais le bébé commence à pleurer, et lui, qui vient de cesser tout récemment de prendre son traitement médicamenteux pour soigner ses problèmes psychologiques, craque. Il frappe la petite au visage, il l’empoigne en la serrant par les poignets et les chevilles, il la projette sur un lit… Une amie de la maman arrive. Elle est alertée par le visage gonflé du bébé. Il est alors 11h30, ce 17 octobre 2022. Elle emmène le bébé à l’hôpital Ambroise Paré à Mons. Une enquête est aussitôt mise en route.
Dans un premier temps, Michel (tous les prénoms sont d’emprunt) prétend que dans ses bras, la petite fille lui a donné un coup de tête, suite auquel il l’aurait lâchée, provoquant sa chute accidentellement. Mais le bébé n’a pas encore la maturité pour faire ce genre de mouvement. L’explication du père est donc invraisemblable…
À l’audience, Michel a avoué, et dit regretter son geste, admettant que ce qu’il avait commis était honteux.
Sursis probatoire
Une peine de 40 mois d’emprisonnement a finalement été infligée ce mercredi à Michel. La chambre à trois juges du tribunal du Hainaut, division de Mons, lui a accordé un sursis probatoire pendant 5 ans pour ce qui excède la détention préventive subie, soit trois mois et demi. Un sursis pour ce qui excède la préventive est précisément ce qu’avait plaidé Me Jeremie Berger, son défenseur.
Entre autres conditions, Michel est prié d’indemniser la maman d’Aude selon ses moyens. Il ne peut entrer en contact ni avec la mère ni avec sa fille qui a aujourd’hui 5 mois. À moins d’un jugement ultérieur du tribunal de la famille qui réformerait ces conditions.
A l’audience, Me Ambre De Coninck a expliqué que le bébé allait apparemment bien mais que la petite restait en observation dans un service spécialisé à l’hôpital, en compagnie de sa maman.
Michel devra soigner sa propension à l’impulsivité et suivre une formation à l’ASBL Praxis pour apprendre à dominer ses accès de violence conjugale. Il doit évidemment se faire suivre par l’assistant de probation et l’assistant de justice pendant les cinq années à venir.