La fête d’anniversaire tourne au cauchemar à Binche: Laurent est séquestré, humilié et tabassé par ses trois «copains»… «Ça a dérapé», reconnaissent-ils


Le 25 septembre, à 6 heures du matin, Laurent se présente à la police de Binche, il porte des traces de coups au visage et il vient dénoncer les faits dont il vient d’être victime de la part de 3 individus qu’il connaît pour consommer parfois de l’alcool et de la cocaïne avec eux. Son récit fait froid dans le dos comme l’a rappelé le substitut Jérôme Brichet : « Les 3 hommes sont arrivés vers 2h40 du matin, bien éméchés, pour « faire la fête », une fête qui a très vite dégénéré. Laurent a reçu des claques, des coups, on lui a barbouillé du beurre sur la tête, on lui a craché dessus, on a voulu l’obliger à se mettre en slip, on lui a volé son téléphone et le contenu de son frigo, on lui a cassé sa télé et sa vaisselle, on l’a séquestré chez lui en le menaçant de l’égorger comme un cochon ou de le jeter dans le canal s’il se plaignait à la police… »
Un anniversaire trop arrosé
Les trois hommes ont été interrogés par le tribunal. Ils expliquent qu’ils fêtaient le 42e anniversaire de Joël dans un bar binchois et que, quand les cafés ont fermé, ils ont décidé de poursuivre sur leur lancée chez Laurent qui habitait non loin. « C’est là que ça a dégénéré, disent-ils en chœur, car Laurent, à la base, c’est un ami, mais quand il est sous influence, il déconne, il ment et il dit des mensonges sur les autres, sur les femmes et les mères des autres… On était fâchés car on a découvert qu’il se droguait parfois en présence de ses enfants et les enfants, c’est sacré… Alors on l’a un peu bousculé ». Ils reconnaissent une ou deux claques, les dégradations mobilières, le beurre dans les cheveux et surtout, ne pas s’être opposés aux autres. Mais nient la séquestration. Quatre mois plus tard, ils sont toujours en détention préventive.
6 ans de prison
Pour le substitut Jérôme Brichet, on ne saura jamais vraiment pourquoi les trois hommes ont agi de la sorte. Le contexte de drogue et d’alcool explique sans doute le passage à l’acte et la violence gratuite des prévenus, le « dérapage ». Mais un mobile financier s’est aussi greffé sur cette expédition puisque, dit le magistrat du parquet, ils ont dit à Laurent qu’il devrait dorénavant leur payer 125 euros par semaine pour avoir le droit de vivre à Binche et que, sinon, il finirait dans le canal… Inquiétant, dit-il : il a donc requis un « minimum de 6 ans de prison pour chacun des prévenus qui ont agi ensemble ».
Sursis probatoire
Les avocats de la défense ont tous plaidé un sursis probatoire pour leurs clients, avec des conditions strictes à respecter. Pour Me Didier De Moreau, il est important d’aider Michaël à sortir de la drogue et de l’alcool, c’est un homme qui a des enfants et qui a des capacités professionnelles qu’il a gâchées dans ses addictions. Me Romain Bastianelli a évoqué le bon cœur de Joël : « Il a essayé d’aider Laurent, de lui donner du boulot, mais ce soir-là, ça a dégénéré. » Joël, malgré son gabarit imposant, s’est fait massacrer en prison… Il sait désormais ce que cela fait. Pour la défense, un suivi pour la gestion de la violence pourrait l’aider. Pour Me Pierre Denis, les faits du 25 septembre ont peut-être permis à Eric de rebondir : « Jusque-là, il vivait dans l’alcool et la drogue et ne gérait plus sa vie. Aujourd’hui, il a repris des contacts avec ses proches et avec des professionnels pour s’en sortir ».
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