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Angèle: «J’aime autant les filles que les garçons»

Dans un long entretien accordé au magazine « Vogue », Angèle se livre sans tabou sur sa bisexualité et les difficultés auxquelles elle a fait face avant de l’assumer mais évoque aussi son rapport à l’argent depuis qu’elle est devenue une star.

L’année 2023 débute en fanfare pour Angèle. Alors que son dernier album, « Nonante-Cinq », vient d’être certifié triple disque de platine et qu’elle endosse le rôle de Falbala au cinéma dans « Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu », la chanteuse belge s’apprête à se produire sur la mythique scène du festival Coachella, les vendredis 14 et 21 avril. Une participation qui s’inscrit dans le cadre de sa première tournée internationale, qui débute une semaine plus tôt, à Vancouver. En ce mois de février, l’interprète de « Bruxelles je t’aime » a également été choisie pour faire la couverture du magazine « Vogue » en France.

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Dans une longue interview, Angèle s’est notamment confiée sur sa bisexualité, révélée au grand jour par Cyril Hanouna sur le plateau de « Touche pas à mon poste ».

Société à l’esprit étriqué

« À 13 ans, je sentais déjà que j’étais aussi attirée par les filles », avoue la jeune femme qui semble avoir eu du mal à assumer sa sexualité. « Il n’y a rien à faire : tu marches dans la rue, à l’aéroport, tu regardes les publicités... quand on te montre un couple, c’est toujours un couple hétéro et si c’est un couple gay, c’est le sujet. La campagne ‘Oui, ma voisine est lesbienne’ en a choqué plus d’un en France, à juste titre. Donc, au départ, l’attirance pour les filles, c’est un truc que je réprimais, bien sûr. Mais étant bi, ça m’arrangeait d’être aussi attirée par les mecs – car j’aime vraiment les garçons, autant que les filles. Ça faisait que c’était plus simple de le dissimuler, enfin de me le dissimuler », explique-t-elle. « Quand j’ai éprouvé des sentiments pour une fille, au point de vivre une relation, je n’ai plus pu considérer les filles comme une parenthèse. Je me disais : ‘Angèle, toute ta vie t’as essayé de garder cette porte close, maintenant qu’elle est ouverte, on y est.’ »

Devenue une icône du féminisme et de la communauté LGBTQIA+, la star de 27 ans éprouve encore parfois un sentiment d’inconfort vis-à-vis de son attirance pour les femmes. La faute à une société à l’esprit encore trop étriqué. « J’ai beau avoir pris la parole sur l’homosexualité, avoir écrit ‘Ta reine’, être devenue une icône lesbienne pour certains, il y a des choses de la vie quotidienne qui te rappellent toujours que tu es en marge. Quand tu réserves une chambre d’hôtel, qu’on te regarde étrangement parce que tu es avec une ‘amie’… Quand t’es avec une fille, il y a des questions que tu ne te poserais pas avec un mec, comme les destinations de voyage. »

Argent et... inégalités

Et quand on demande à Angèle si elle est en couple, la chanteuse botte en touche. « Ça, je ne veux plus y répondre… parce que ma vision du couple a changé. À ce moment de ma vie, je ne le perçois plus comme un lien essentiellement exclusif. Je suis plus en phase avec l’idée du polyamour, donc ce serait entrer dans des détails trop intimes de commencer à expliquer ce que je vis. »

Propulsée au rang de star dès la sortie de son premier album, « Brol », l’interprète de « Balance ton quoi » s’est également livrée à « Vogue » sur son rapport à l’argent. Pour elle, ce sujet ne devrait pas être tabou.

« Pour les autres ça l’est, ce qui paraît normal. Donc je suis plutôt discrète. En fait, c’est comme les canons de beauté : c’est un truc qui n’est pas réparti équitablement, et je me considère comme chanceuse d’en gagner pas mal en faisant quelque chose que j’aime. C’est pourquoi m’en vanter me paraîtrait indécent. Surtout en période de crise. Il y a des gens qui ne savent pas comment ils vont se chauffer cet hiver : on voit que la question de l’argent soulève vite celle des inégalités. Après, c’est culturel. Si j’étais américaine, je crierais peut-être partout : ‘C’est super de gagner plein d’argent, vive le capitalisme’ », explique la fille de Marka et Laurence Bibot.

Et de poursuivre : « Et je ne suis pas quelqu’un qui va acheter des logements pour les louer, il y a un principe qui me dérange là-dedans… La majorité de mon argent, en fait, je la réinvestis dans mon projet. Parce que je suis ma propre productrice : tous mes clips, une grande partie de mes tournées, mon album, c’est moi qui finance ça, afin d’offrir à mon public des shows grandioses. Tout ce qui touche à ma création, je ne me donne pas de limite. »

Malgré les apparences, les strass et les paillettes, Angèle semble avoir gardé les pieds sur terre. Mais jusqu’à quand ?

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