Johnny Obrecht condamné à cinq ans de prison avec sursis pour avoir causé la mort de Luc Hallin à Anhée, il l’avait percuté deux fois avec sa camionnette
Le tribunal correctionnel de Dinant a condamné ce jeudi matin Johnny Obrecht à cinq ans de prison avec sursis pour un homicide volontaire avec l’excuse de provocation commis le 7 avril 2018 à Annevoie (Anhée).
Le prévenu était poursuivi pour avoir provoqué la mort de Luc Hallin, un Profondevillois de 52 ans, en le percutant à deux reprises avec sa camionnette devant un café. Luc Hallin, ivre avec plus de 4 grammes d’alcool dans le sang, lui aurait couru après avec une tronçonneuse.
La défense a contesté l’intention homicide et demandé une requalification des faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Elle a plaidé l’article 71 du code pénal, qui prévoit qu’il n’y a pas d’infraction lorsque l’accusé ou le prévenu est atteint, au moment des faits, d’un trouble mental qui abolit sa capacité de discernement ou de contrôle de ses actes. Cette demande était notamment basée sur des expertises réalisées durant l’instruction, six mois après les faits, dont les conclusions étaient que Johnny Obrecht se trouvait dans un «état de dissociation significatif» qui aurait entraîné chez lui l’altération du processus de décision.
Dans son jugement, le tribunal estime que la justification invoquée ne s’applique pas. Ce dernier explique notamment qu’il est «intellectuellement impossible» de déterminer cet état en se basant sur les seules déclarations du prévenu, six mois après les faits.
1,89g/l de sang
Le tribunal soulève en outre le taux d’alcool dans le sang (1,89g/l de sang) constaté chez le prévenu à la suite des faits. «Un état d’ivresse qui a pu altérer sa perception de la situation mais aussi ses souvenirs.»
Le tribunal estime également que l’«abolition complète de la capacité de discernement ou de contrôle de ses actes» n’est pas rencontrée. «Les experts ne vont pas jusque-là. Ils évoquent une capacité de discernement gravement altérée».
L’intention homicide est par ailleurs déclarée établie sur base de la nature de l’arme utilisée, à savoir une camionnette de deux tonnes, de la situation de vulnérabilité de la victime (un piéton percuté par un véhicule en pleine accélération), de la marche arrière effectuée par le prévenu après avoir percuté une première fois la victime et du gigantesque polytraumatisme constaté sur celle-ci après les faits.
Une peine de travail de 50 heures et une suspension du prononcé ont par ailleurs été prononcées contre deux autres personnes poursuivies pour des faits de dégradation dans cette affaire.
