Accueil Ciné-Télé-Revue Ce soir à la télé

Laurent Gerra encore dans un rôle sombre: «J’aime interpréter des personnages en dehors de ce que je suis»

Après avoir incarné l’ignoble abbé des « Combattantes », on le retrouve dans la peau d’un homme soupçonné d’avoir tué sa femme.

Jusqu’ici, on connaissait surtout le Laurent Gerra imitateur, roi de la gaudriole et de l’humour bien gaulois, situé le plus souvent en dessous de la ceinture. Désormais, c’est le comédien qu’on découvre, et dans des rôles sérieux qui plus est. On l’avait déjà vu en 2013 dans le rôle principal du téléfilm « L’escalier de fer », tiré de Simenon, ou en 2016 dans « Monsieur Paul ». Mais là, sa carrière d’acteur semble s’accélérer, et dans la peau de personnages toujours plus sombres. On l’a vu coup sur coup en flic cynique et misanthrope dans le téléfilm « Noir comme neige », en 2021, et, l’année dernière, dans la soutane de l’abject abbé Vautrin dans la série « Les combattantes », où il abusait de jeunes nonnes !

Dans « Une confession », que diffuse en primeur la RTBF, il incarne à nouveau, de son propre aveu, « un personnage bien tordu ». Le téléfilm débute sur un plan d’un couple, incarné par Laurent Gerra et Catherine Frot, marchant au sommet d’une falaise. L’instant suivant, on voit le cadavre de l’épouse au pied des rochers et son époux, Jean, regardant, impassible, la scène d’en haut. Que s’est-il passé ? Si la piste de l’accident est dans un premier temps retenue, un témoin affirme avoir vu l’homme pousser sa femme. Une gendarme qui n’a pas froid aux yeux décide de mener l’enquête, contre l’avis de sa hiérarchie, afin de faire toute la clarté sur l’affaire. Le début d’une intrigue où, à travers des flash-back, on découvre l’histoire de ce couple.

Contre-emploi

Gerra demeure pendant une heure trente le visage fermé, n’esquissant quasi aucun sourire et rendant son personnage d’autant plus inquiétant et difficile à percer au grand jour. Coupable ou pas ? Jusqu’à la dernière minute, le suspense demeure. L’humoriste est ravi, en tout cas, de camper une nouvelle fois un contre-emploi. « J’aime interpréter des personnages en dehors de ce que je suis », confiait-il récemment à Télé Loisirs. « Et quand on a de bons scénarios et de bons metteurs en scène, c’est passionnant. »

Son rôle le plus complexe demeure néanmoins celui de l’abbé des « Combattantes », qui était le mal incarné. « N’étant pas dans la vie un méchant garçon, mais plutôt d’un naturel joyeux, je ne pouvais pas aller le chercher en moi. Mon côté anticlérical ainsi que tout ce que j’avais entendu sur les scandales autour de la pédophilie dans l’Eglise m’ont pas mal inspiré. Des hommes d’Eglise comme lui existent encore aujourd’hui. En l’occurrence, ce n’est pas l’habit qui fait le moine, c’est le cas de le dire ! »

Grâce… au covid

On peut se demander pourquoi ce n’est finalement que maintenant qu’il accumule les rôles, presque de façon compulsive. La réponse de l’artiste est simple. « Jusqu’à présent, j’étais toujours en tournée, donc j’ai refusé pas mal de choses. C’est pour ça que j’ai une grande non-filmographie ! » Mais la donne a changé soudainement au printemps 2020, lorsque, d’un coup, le monde du spectacle s’est retrouvé à l’arrêt en raison du covid, lui laissant le temps d’enchaîner les tournages. Et maintenant qu’il y a pris goût, il n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. « J’adorerais tourner un western, un genre où il y a pas mal de taiseux bien glauques également. (Rires.) »

« Une confession », 20h55, la Une

A lire aussi

Voir toutes les news