Sara Mortensen («L’abîme»): «Je voulais danser au Crazy Horse»
Dans cette série qui tient le spectateur en haleine jusqu’au bout, la comédienne interprète une femme énigmatique, insaisissable.

Cette femme que l’on croyait être une mère de famille heureuse devient d’un coup un mystère, et le spectateur est tenu en haleine par une enquête à tiroirs.
Oui, c’est un personnage très mystérieux auquel on ne s’attend pas. Elle disparaît dans des circonstances assez étranges et inquiétantes, et son mari passe du jour au lendemain d’une routine de bonheur à un gouffre d’inconnu.
Pour vous, c’est un rôle très physique, elle court beaucoup. Tout l’oppose à celui d’Astrid dans « Astrid et Raphaëlle ».
J’ai envie de dire que tout oppose Astrid à tous les autres rôles. Oui, Elsa est très physique. Dans la vraie vie, je fais beaucoup de sport, j’ai beaucoup dansé, mais je n’aime pas courir. J’ai dû m’y mettre à fond pour acquérir l’endurance nécessaire.
Tunnels, souterrains, galeries, falaises… On peut dire que le décor joue un grand rôle.
Oui, c’est un des personnages. On s’engouffre dans l’histoire comme physiquement dans l’abîme. Il y a cette opposition entre ces galeries, ces grottes, puis la mer, les rochers blancs, la luminosité.
Y a-t-il eu des scènes difficiles à tourner ?
D’abord, on a beaucoup ri, ça a été un tournage très joyeux, très chaleureux et très humain. Et Gil Alma est quelqu’un de profondément gentil, avec beaucoup d’empathie et de douceur. On a tourné dans une vraie poudrerie où le sol est jonché de vrais trous. Si on tombe dedans, on ne sait pas trop où l’on va atterrir. Il fallait donc faire hyper-gaffe. On a tourné dans des décors où on ne pouvait pas se relever. Il ne fallait certainement pas être claustrophobe.
Danseuse au Moulin Rouge dans « L’art du crime », sergent dans « Le saut du diable », Astrid dans « Astrid et Raphaëlle » et enfin, cette femme mystérieuse. On imagine que vous ne boudez pas votre plaisir !
J’ai une chance extraordinaire. C’est vraiment un bonheur, car ça me permet de toucher à des univers très différents. J’ai porté les costumes du Moulin Rouge. Et quand on a tourné « Le saut du diable », on était sur une base aérienne où mon grand-père, qui était général de l’armée de l’air, avait fait ses premières armes. On dit qu’en France, on colle des étiquettes aux acteurs, moi, la seule étiquette qu’on pourrait me coller, c’est celle des personnages forts.
Votre mère, Elisabeth, est actrice et professeure de théâtre, votre voie était toute tracée ?
Pas du tout. C’est un univers dans lequel je baignais mais qui était assez loin de moi. Je voulais être vétérinaire, mais j’étais nulle en maths. Je voulais danser au Crazy Horse, mais il faut mesurer 1,75m. Je me suis lancée dans des études littéraires. C’est un pote qui m’a inscrite, pour rire, au Cours Florent. Il a fallu que je mette un pied sur les planches pour être happée à la seconde même.
« L’abîme », mercredi 8 février, 21h10, France 2
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