Une nouvelle maison pour accueillir les femmes victimes de violences, à Verviers


Lorsqu’une femme fuit les violences conjugales ou de genre, elle peut se réfugier dans un centre prévu à cet effet. Mais après quelques mois, certaines ont parfois du mal à retrouver une certaine autonomie.
C’est le constat établi par les associations de terrain. Alors, pour permettre un retour progressif à une vie plus sereine et autonome, les logements d’accueil peuvent être une solution, car ils permettent d’héberger des familles à faible revenu. Ce vendredi, une maison d’accueil était justement inaugurée, à Verviers. Ce logement de « semi-autonomie » dispose de 2 salles de bain et de 5 chambres, et permettra d’héberger une famille nombreuse à faible prix.
« Un sas de décompression »
Ce nouveau logement est l’œuvre d’un appel à projet de la ministre Christie Morreale, visant à soutenir les coopératives immobilières sociales dans l’acquisition de logement privatif à destination des femmes victimes de violence. C’est dans ce cadre qu’Habitat Invesdre a reconstruit le logement et l’a mis en état aux normes actuelles, à l’aide du bureau d’architecture U-Man et d’Isocèle, l’entreprise de formation par le travail.
Ce nouveau logement est par ailleurs mis à disposition de l’ASBL L’Accueil, qui héberge des femmes et leurs enfants qui ont fui des violences intrafamiliales. Une aubaine pour l’ASBL verviétoise : « Chaque année, nous accueillons 250 femmes, dont 90 enfants », explique Bruno Fafchamps, directeur de l’ASBL L’Accueil. « Ça veut dire que chaque année, nous devons reloger autant de personnes. Par ailleurs, ce n’est pas simple de trouver un endroit pour se loger, mais ça l’est encore moins pour des femmes célibataires avec des enfants et à faible revenu, par exemple. »
Christie Morreale, ministre de l’Emploi, de l’Action sociale, de la Santé et de l’Égalité des Chances, souligne également l’importance d’un tel projet : « Les femmes entrent dans des centres pour femmes victimes de violences conjugales, elles y restent une phase aiguë pendant 6 mois, 9 mois. Et après, elles ont du mal à retrouver leur autonomie d’un coup. Donc il fallait une sorte de sas de décompression pour leur permettre de vivre en semi-autonomie. » L’occasion par ailleurs d’établir de travailler avec différentes coopératives citoyennes, comme Isocèle, L’Accueil ou encore Habitat Invesdre.
« Elle va pouvoir vivre avec ses enfants »
Celle qui habitera prochainement les lieux a déjà été choisie par l’ASBL L’Accueil : « C’est une femme célibataire qui a 4 enfants », explique Bruno Fafchamps. « Elle vit actuellement dans un logement temporaire, mais qui ne lui permet de vivre qu’avec deux de ses enfants. Cette maison, c’est une bonne nouvelle car elle va pouvoir retrouver ses 4 enfants et gagner un peu en autonomie. » La petite famille prendra dès lors possession des lieux le 1er mars.
La maison est encore vide, mais il est prévu de la meubler. Habitat Invesdre va l’aider à acquérir du mobilier, notamment en cherchant du côté des ressourceries. « Le mobilier sera à elle », souligne Jean-Benoit Mutsers.
Ce logement d’accueil n’est d’ailleurs pas le seul à voir le jour. Grâce à différents appels à projets depuis le début de la législature, 227 nouvelles places pour les femmes victimes de violence ont été créées en Wallonie, pour un total de 1.156.
Habitat Invesdre, une coopérative citoyenne qui lutte contre la pauvreté

Ce vendredi, la coopérative citoyenne Habitat Invesdre a mis une maison d’accueil à disposition de l’ASBL L’Accueil. Elle permettra à des femmes victimes de violences de se loger à petit prix tout en récupérant une certaine autonomie.
Outre ce logement spécifique, la coopérative lutte contre la pauvreté en fournissant des logements à loyers modérés et économes en énergie à des ménages vulnérables. « On veut aider les personnes en situation précaire, et donc notamment les SDF par exemple en les mettant à disposition d’associations », explique Jean-Benoit Musters, président d’Habitat Invesdre.
La coopérative est également propriétaire de 8 autres logements. Ceux-ci sont en rénovation ou en projet sur Verviers, Limbourg et Dison, avec le soutien des coopérateurs, de la Wallonie et du Fonds du Logement de Wallonie. Des familles de la région verviétoise pourront donc bientôt bénéficier de ce type de logement.