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Procès des attentats à Bruxelles: Osama Krayem formé par l’EI en Syrie avant de rejoindre l’Europe par une route migratoire

Un enquêteur de la DR3, l’unité anti-terroriste de la police judiciaire fédérale, s’est attaché lundi matin à retracer le parcours d’Osama Krayem avant les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles.

Selon son exposé devant la cour d’assises, ce Suédois s’est rendu en Syrie à l’été 2014 et y a passé un an, pendant lequel il a été «formé», avant de revenir en Europe par l’une des routes migratoires et d’être impliqué dans les attentats commis à Paris et à Bruxelles.

Le témoignage du chef d’enquête adjoint Frédéric Vanesse s’est fait en présence de seulement trois accusés détenus, Sofien Ayari ayant décidé de rejoindre les «habitués» Mohamed Abrini, Osama Krayem et Salah Abdeslam au cellulaire.

L’enquêteur a retracé ensuite le passage d’Osama Krayem en Syrie. Un départ qui a lieu à l’été 2014 après que l’homme eut commencé à manifester un intérêt pour le conflit syrien et développé une «colère» face à la situation des civils bombardés sur place.

Directement dans les rangs de l’EI, il y effectue d’abord des activités dites humanitaires, selon son souhait. Mais finit rapidement par rejoindre les combattants, «car c’était plus simple». Il y reçoit une formation religieuse et «militaire» (au maniement des armes et aux techniques de combat).

Participation à une exécution

Son séjour d’un an sur place sera notamment marqué par sa participation à l’exécution filmée d’un pilote de l’armée de l’air jordanienne, otage de l’EI, qui est brûlé vif dans une cage à Raqqa.

En février 2015, il se blesse au combat et est retiré du front. Il se retrouve dans une maison pour blessés.

Mi-août, il se décide finalement à quitter la Syrie et l’EI à la suite, selon ses dires, de divergences de points de vue sur des questions relatives à la foi. Il affirme que son but est alors de rentrer en Suède et qu’il n’a «pas l’intention de faire quoi que ce soit».

D’Izmir, en Turquie, il prend le large sur une embarcation de fortune jusqu’à l’île grecque de Leros. C’est sur cette route des réfugiés vers l’Europe qu’il rencontre l’accusé Sofien Ayari et Ahmad Alkhald, l’artificier des attentats de Paris du 13 novembre 2015.

Le périple

Les trois hommes font alors chemin commun depuis la Grèce, traversent la Macédoine, la Serbie puis la Hongrie et finissent par arriver fin septembre en Autriche, à Vienne. Ils logent dans un hôtel pendant deux nuits et partent ensuite pour l’Allemagne, avec un trajet en train mis à disposition des réfugiés.

Le 1er octobre, ils sont enregistrés dans un camp de réfugiés où leurs empreintes sont prises. Ils fuient le camp et s’installent dans un hôtel Ibis de Ulm, où Salah Abdeslam vient les chercher, avec pour chacun d’eux une fausse carte d’identité belge, pour les amener à Bruxelles le 3 octobre.

Au cours de ses auditions, Osama Krayem maintient qu’il a volontairement quitté la Syrie pour divergences de vue et que son objectif était de rentrer en Suède. Il affirme ne pas savoir pourquoi il est passé par la Belgique, et dit qu’il ne connaissait pas les projets de ses deux compagnons de route.

Dans toutes les planques

De son arrivée à Bruxelles le 3 octobre 2015 à son interpellation par la police le 8 avril 2016, l’accusé est passé par toutes les planques des cellules terroristes qui ont frappé Paris puis Bruxelles. Il n’est toutefois pas à Paris le 13 novembre 2015 lorsque le commando s’abat sur les terrasses, le stade de France et le Bataclan, il se trouve à l’aéroport d’Amsterdam Schiphol, toujours avec Sofien Ayari.

Les deux accusés poursuivent leur vie clandestine après le 13 novembre. Ils passeront notamment par un appartement de l’avenue de l’Exposition, à Jette et par un autre rue du Dries à Forest. Fin février-début mars, il quittera cette dernière planque pour rejoindre celle de la rue Max Roos, à Schaerbeek, où seront fabriquées les bombes utilisées à l’aéroport et dans le métro.

Après la fusillade de la rue du Dries, le 15 mars, il est déplacé pour une nuit chez Hervé Bayingana Muhirwa, avant de s’installer à l’avenue des Casernes, à Etterbeek, jusqu’aux attentats.

Il y avait des armes dans tous les appartements où il est allé, a-t-il affirmé lors d’auditions.

Durant les semaines précédant le 22 mars, Osama Krayem a accompagné à de nombreuses reprises Ibrahim El Bakraoui pour effectuer des achats liés à la fabrication des bombes. A ces occasions, le kamikaze de l’aéroport lui a confié la genèse de ces attaques, qui remonte au séjour de ce dernier en Syrie.

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