Le regard d’Emiliano Bonfigli: «Charles De Ketelaere, le prince qu’on sort»


Il y a quelques mois à peine, l’Italie n’avait d’yeux que pour Charles De Ketelaere. Chaque consultant y allait de son éloge flatteur… Un jour, le Ket était comparé à Kaka, légende absolue des Rossoneri. Le lendemain, c’était plutôt Rui Costa, l’élégant joueur portugais. Les plus anciens lui trouvaient même un air de Gianni Rivera. Rien n’était trop beau pour l’ancien Brugeois. À 21 ans, De Ketelaere avait l’Italie à ses pieds… Finalement, les mots doux et les yeux de velours n’ont duré que deux petits mois. Une aventure d’un soir. Car aujourd’hui, ce n’est vraiment plus une histoire d’amour entre les supporters milanais, les médias et le Diable rouge. Il y a quelques semaines, la Gazzetta dello Sport ne lui a trouvé aucune excuse : « il est le transfert le plus décevant du mercato estival ». On ne peut donner tort au quotidien aux pages roses, habitué à délivrer quand il le faut quelques épines. Le bulletin de De Ketelaere est à ce jour tout simplement médiocre. En 24 matchs joués, il n’a toujours pas marqué le moindre but et n’a délivré qu’une seule passe décisive. Les chiffres d’un joueur quelconque. D’un jeune à qui on donne ici et là quelques minutes pour faire nombre. Mais certainement pas les stats d’un joueur qui a coûté 35 millions d’euros.
Une faillite mentale
Il y a quelques mois, j’avais commenté la rencontre de l’AC Milan à Chelsea, en phase de groupe de la Ligue des champions. Ce soir-là, les champions d’Italie n’avaient pas fait le poids. Au milieu du naufrage, De Ketelaere s’était noyé sous les vagues bleues. Trop tendre, trop mince… Un junior parmi les hommes. En Italie, on évoque un problème mental. Dans sa vie de footballeur, tout a toujours été simple pour lui. Le talent suffisait à compenser. Ce dimanche, il n’a fait que regarder le derby milanais. De loin. Quand les matchs se durcissent, De Ketelaere n’entre plus dans les plans de son entraîneur. Il y a quelques mois, De Ketelaere était surnommé Prince Charles. Aujourd’hui, c’est le Prince qu’on sort… Ou celui qui n’entre pas.