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Adeline, prof de chant de la Star Ac’: «J’adore la Belgique»

Après avoir conquis le cœur du public dans la « Star Academy », Adeline Toniutti s’apprête à publier son premier single, « Hey Man », ce vendredi. La chanteuse, qui a fait des violences conjugales son combat, se confie.

Adeline, tout semble vous sourire depuis la « Star Academy ». Comment vivez-vous cet élan de popularité ?

Je ressens une grande gratitude. Participer à la « Star Academy » en tant que prof de chant, c’était déjà une grande chance pour moi. J’enchaîne désormais les projets et c’est une bénédiction que je savoure au maximum. Je suis tout de même un peu stressée car je n’ai pas envie de décevoir mon public. À travers mon premier single, je voulais clamer haut et fort que je suis enfin heureuse. La vie ne m’a pas ménagée, j’ai vécu des événements difficiles, mais je suis toujours debout. Je voulais transmettre un message de force et de résilience avec cette chanson, tout comme dans mon spectacle, « Tel est mon destin », qui mêle musique et théâtre. Je suis une fille pétillante et positive mais j’ai toujours eu une écriture un peu sombre. Grâce à Manon et Julien du groupe 21 Juin, on a trouvé le juste équilibre entre ombre et lumière.

Votre « Hey man, hey man, don’t you feel that » est devenu iconique !

C’est vrai ! J’ai l’impression que c’est le deuxième hymne de la « Star Academy ». (Rires) Il s’agit d’une vocalise que j’ai écrite il y a des années, à la fin d’événements sombres dans ma vie. À cette époque, je n’étais pas heureuse et j’essayais de m’en sortir. J’étais une prof de chant qui n’avait pas de voix. J’étais devenue aphone après avoir inhalé des gaz toxiques en raison d’une cheminée défectueuse qui m’a brûlé les cordes vocales. C’était assez compliqué pour moi de survivre. Et puis un jour, cette phrase est sortie comme un cadeau du ciel. Elle m’a donné beaucoup de force. Pendant la « Star Academy », les téléspectateurs et les élèves se sont reconnus dans cette vocalise et se la sont appropriée. Il était évident pour moi de l’inclure dans mon premier single.

Avez-vous peur de l’étiquette « Star Academy » ?

Pas du tout. Cette émission véhicule de belles valeurs et je suis très fière d’y avoir participé. La « Star Academy » m’a surtout permis de retrouver mon public. À cause de mon accident, j’ai été coupée de la scène pendant des années. Je l’ai vécu comme un traumatisme. J’ai les larmes qui montent rien qu’en évoquant le sujet. C’est une blessure profonde. Je n’aurais jamais imaginé remonter un jour sur scène. Aujourd’hui, mes prochaines dates de spectacle affichent sold out. Je suis honorée et extrêmement touchée.

Dans « Sept à Huit », vous avez récemment confié avoir été victime de violences conjugales. Pourquoi était-ce important pour vous d’en parler publiquement ?

Il y a tellement de femmes et d’hommes qui subissent des violences. Avec le caractère que j’ai, il était évident pour moi d’en parler. Si je n’étais pas capable de le faire, qui l’aurait fait ? J’ai la chance qu’on me donne la parole et ce n’est pas le cas de toutes les femmes violentées. J’avais très peur de me livrer à ce point. Ce portrait dans « Sept à Huit » m’a beaucoup perturbée. J’étais bouleversée de me reconnecter à cette période de ma vie. Je l’ai fait pour libérer la parole, pour éveiller les consciences. Si mon témoignage a pu sauver au moins une femme, alors ça valait la peine que je souffre, que je pleure et que j’aie peur d’évoquer le sujet à la télévision. J’ai essayé de le faire dignement. J’évoque aussi le sujet dans mon spectacle. Je ne donne pas de la place à celui qui m’a agressé mais à celle qui m’a sauvée. Malgré que je me sois retrouvée été au fond du trou, je veux montrer que je suis une guerrière, une survivante !

Quel lien entretenez-vous avec la Belgique ?

Je reçois tellement d’amour de la part de Belges. Ils sont généreux et très démonstratifs. J’avais fait une partie de mes études en Belgique, au Conservatoire. Je n’ai pas pu y rester très longtemps car ma carrière de chanteuse lyrique a commencé dans la foulée. Je me rappelle surtout des pavés de Bruxelles qui ont abîmé mes talons. (Rires) Salvatore Anzalone, le producteur de Maurane, m’avait plusieurs fois invitée à des concerts. Je garde notamment un souvenir merveilleux de Gérard Depardieu sur scène. Il chantait les titres de Barbara et je l’avais trouvé fantastique. J’avais eu la chance de le rencontrer en coulisses. Il m’avait donné de beaux conseils. J’ai même souhaité inclure une chanson de Barbara dans mon spectacle en souvenir de cette soirée en Belgique. Je me produirai d’ailleurs prochainement à Mons, Liège et Bruxelles. Les dates seront bientôt annoncées. J’aime tellement votre pays

Quels sont vos projets ?

J’envisage de publier un EP en avril, puis un premier album à l’automne. J’ai mis mon cœur et mon âme dans ces chansons. J’envisage également de publier un livre, je suis au début de l’écriture. C’est un plaidoyer pour la résilience. Je vais y livrer des anecdotes intimes, aussi joyeuses que douloureuses. Il est difficile de rouvrir ces blessures, mais mon destin est d’aider les gens à travers ce que j’ai vécu.

Et la prochaine saison de la « Star Academy » ?

J’aimerais beaucoup revenir, mais je n’ai pas encore été sollicitée par la production. Mon emploi du temps commence à se remplir, j’espère qu’ils ne reviendront pas vers moi trop tard. (Rires)

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