Après Liège, Terry Hoyoux est rejugé devant la cour d’assises de Namur à partir de ce lundi pour le meurtre d’Anita Lekeu à Wanze: elle avait été étranglée puis poignardée 15 fois au cou


La cour d’assises de Namur a entamé ce lundi le procès de Terry Hoyoux, 26 ans, reconnu coupable du meurtre d’Anita Lekeu, de vol avec effraction, escalade ou fausse clef et de fraude informatique le 10 mai dernier par la cour d’assises de Liège. Les faits avaient été commis à Wanze la nuit du 24 au 25 octobre 2019.
Le procès a débuté avec la lecture de l’acte d’accusation par l’avocat général Schils.
La victime, Anita Lekeu, 69 ans, a été tuée dans son habitation de la rue Delhalle à Wanze, où elle vivait seule. Terry Hoyoux était le petit-fils de son second mari. Le corps de la victime a été découvert le 26 octobre 2019 par son propre fils, appelé par des voisins interpellés par des éléments suspects au domicile d’Anita Lekeu.
Il ressort de l’autopsie réalisée qu’une quinzaine de coups ont été portés avec un objet piquant ou tranchant dans le cou de la victime et que des veines et artères ont été sectionnées. Des signes d’asphyxie par strangulation ont également été relevés. La voiture, la télévision, le sac de la victime, mais aussi des clés et des bijoux avaient disparu dans l’habitation.
Terry Hoyoux a d’abord nié être l’auteur du vol et du meurtre, même s’il reconnaissait avoir dormi cette nuit-là chez celle qu’il considérait comme sa grand-mère. Il a ensuite expliqué qu’il s’était rendu avec un ami, Grégory Baudin, afin de voler sa grand-mère par alliance, tout en contestant être l’auteur de son meurtre, et attribuant celui-ci à son complice. C’est finalement durant la reconstitution, le 10 juin 2020, que Terry Hoyoux a admis s’être disputé avec la victime et de commettre le vol. Il a ensuite reconnu l’avoir étranglée avant de l’achever avec un couteau de 10 centimètres, « afin de masquer son geste ».
« J’aime l’argent »
Cuisinier, Terry Hoyoux a commencé très tôt à consommer du cannabis, qu’il fumait quotidiennement, et à voler ses proches. Il affirme « aimer l’argent ». Au moment des faits, l’accusé n’avait plus ni revenus ni logement et était endetté. Les experts qui se sont penchés sur la personnalité de M. Hoyoux soulignent son manque d’empathie et notent son absence de sentiments de culpabilité et sa tendance à justifier ses comportements. Un manque de limites est encore mis en avant, de même qu’une impulsivité marquée et un égocentrisme certain. Il apparaît « relativement embarrassé » par les faits et « mal à l’aise » dans ses explications par rapport à son passage à l’acte. Des traits narcissiques et antisociaux ressortent également de l’analyse de sa personnalité, tout comme une tendance à mépriser et transgresser les droits d’autrui. Le risque de récidive criminologique général « paraît élevé pour l’expert en raison du jeune âge de l’accusé, de sa déconnexion avec le réseau de soutien, de la prise de toxiques et du degré de désinsertion professionnelle ».
Le casier judiciaire de l’accusé était vierge au moment de la commission des faits. Après ceux-ci, il a été condamné à huit mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Marche-en-Famenne pour le vol d’un véhicule et d’un vélo à Nassogne, le 8 septembre 2019.
Après la lecture de l’acte d’accusation, Me Gilissen a précisé aux jurés qu’il ne cautionnait pas les actes de son client, qu’il a qualifiés de « sordides ».
La cour d’assises de Liège avait prononcé à l’égard de l’accusé une peine de 25 ans de prison, tout en lui reconnaissant des circonstances atténuantes, à savoir l’absence d’antécédent judiciaire, son jeune âge, son parcours de vie et sa personnalité. Si la fourchette légale de peine pour un meurtre est comprise entre 20 et 30 ans, le fait de reconnaître des circonstances atténuantes ramène celle-ci à une fourchette de 15 à 20 ans. L’arrêt de condamnation de la cour d’assises de Liège a donc été cassé par la Cour de cassation en octobre dernier, après un pourvoi du ministère public, deux semaines après le verdict.
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