Alors qu’il y en a plus dans le monde, jamais il n’y a eu si peu de jumeaux en Belgique: voici pourquoi!


Il n’y a jamais eu autant de jumeaux : une réalité à l’échelle mondiale qui ne se confirme pas chez nous, que du contraire !
Non seulement il y a de moins en moins de jumeaux mais surtout ils ont plutôt tendance à être de moins en moins nombreux par rapport à l’ensemble des naissances.
Selon l’office national de statistique, Statbel, il y avait, en 2012, 4.460 enfants nés vivants à la suite d’un accouchement multiple. Alors qu’au total, notre pays enregistrait 126.993 naissances vivantes. Cela signifie que 3,5 % des bébés avaient un jumeau. Voire étaient des triplés, ce qui reste beaucoup plus rare…
Huit ans plus tard, en 2020, on n’est plus qu’à 3,2 %. Si on regarde du côté des chiffres des accouchements, 1,8 % des accouchements concernait des naissances multiples (avec au moins un bébé né vivant) en 2012. Tandis qu’en 2020, on descendait à 1,6 %, toujours selon Statbel.
Dans l’étude de la revue spécialisée « Human Reproduction » pointant « l’explosion » des jumeaux dans le monde, l’un des arguments n’était autre que la PMA. La procréation médicale assistée a en effet la réputation de déboucher plus souvent sur des naissances multiples. Et en matière de PMA, la Belgique n’est pas en reste.
PMA sous contrôle
« La différence, c’est que nous nous sommes battus en Belgique pour avoir un remboursement de la PMA », explique le Pr Annick Delvigne, médecin chef du centre de procréation médicalement assistée de la Clinique CHC MontLégia. « Le deal, c’était qu’en contrepartie, nous ayons moins de grossesses à risque et moins de bébés en néonatalité. Ce qui coûte cher. »
Conséquence, en Belgique, les femmes de moins de 36 ans qui passent par une fécondation in vitro ne se voient transférer qu’un seul embryon au premier essai. On ne passe à deux qu’au deuxième essai, à condition que les embryons ne soient pas de bonne qualité.
Pour les inséminations artificielles aussi, le contrôle est beaucoup plus strict. « Il y a un contrôle de l’ovulation et on ne va pas stimuler à l’accès », rapporte le Pr Annick Delvigne.
Ce contrôle de la PMA permet donc probablement à la Belgique d’éviter une hausse incontrôlée des naissances multiples.
De là à expliquer la diminution observée ? Annick Delvigne n’est pas convaincue, les règles en matière de transfert remontant à 2003, donc bien avant la période observée ici.
Néanmoins, entre 2012 et 2020, le nombre de jumeaux nés de FIV a continué à baisser, passant de plus de 10 % en 2012 à moins de 5 % en 2020, selon le Registre belge de la procréation assistée. Si on était resté à 10 % en 2020, il y aura eu quelque 235 jumeaux de plus. Et on serait resté, en Belgique, au niveau de 2012…
À en croire le registre, même si la législation date de 2003, on réimplantait en effet encore plus souvent deux embryons en 2012 qu’en 2020.
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