Le tram de Liège et la multiplication des retards: un dossier qui sent le soufre politiquement

Si (quasiment) personne ne conteste le côté positif à terme de ce nouveau mode de transport structurant pour la Cité ardente et les réaménagements de l’espace public qui l’accompagnent, les élus, eux, ne cachent pas leur inquiétude.

À Liège, ce n’est pas la multiplication des pains, mais bien des retards. Une mise en service – autrement dit, le moment où le tram roule AVEC des passagers – fin 2022, puis en août 2023 avant finalement d’avancer fin avril 2024 dans le chef du constructeur Colas. Mais comme ce n’était pas encore assez, on se dirige tout droit vers un nouveau report qui pourrait cette fois se situer aux alentours du mois d’août. Autrement dit, à un jet de pierre à peine des élections communales qui se tiendront au mois d’octobre.

Il ne sera pas simple pour les élus actuels qui cherchent à se faire réélire de capitaliser sur ce qui est peut-être, ne l’oublions pas, l’un des plus beaux projets porteurs de Liège depuis des années. Ce tram va apporter une multitude de bienfaits au niveau de la mobilité, bien sûr, mais aussi du réaménagement de l’espace public et de la rénovation d’un milieu urbain complètement redessiné. Mais d’ici là, il y a le chantier, avec une ville ouverte sur quasiment l’entièreté des 11 km du tracé. Des commerçants désespérés. Des habitants qui subissent les contraintes liées à un tel chantier. C’est logique, mais cela n’en reste pas moins difficile voire carrément, pour certains commerces, insurmontable. Alors oui, l’argument pourtant pertinent du « ce sera mieux demain, tout Liège va changer » peut être difficile voire impossible à entendre.

C’est pourquoi ce dossier « tram » prend aujourd’hui plus que jamais une tournure très politique. Entre un bourgmestre socialiste qui a tout fait pour avoir ce tram, mais n’a aucun levier d’action en main et un ministre wallon Écolo qui chapeaute l’OTW qui se désespère du constructeur Colas, personne ne veut endosser la responsabilité de ces retards successifs. Reste à voir à qui les électeurs, s’ils devaient encore en subir les conséquences au moment du vote, l’attribueraient…