Trois cents manifestants se sont rassemblés contre l’expulsion de Divine, l’accueillante à l’école de Gentinnes (photos)


Le rassemblement a été organisé au mémorial Kongolo, proche de l’école fondamentale libre où l’accueillante a intégré l’équipe extrascolaire en 2018 et où, en janvier dernier, elle a signé un contrat de travail à durée indéterminée.
D’origine congolaise, Divine N’Sunda est arrivée en Belgique en 2012.
«Malgré sa parfaite intégration dans la vie sociale, scolaire et professionnelle dans la commune de Chastre, où elle réside, une deuxième demande de régularisation lui a été refusée par les autorités belges», a expliqué Dimitri Crickillon, directeur de l’établissement scolaire chastrois, vendredi à l’agence Belga.
Depuis le 31 janvier dernier, la jeune accueillante est incarcérée au centre de détention pour illégaux de Holsbeek (CIH), en Brabant flamand.
«Son avocat a introduit une demande de libération, mais nous craignons une décision d’expulsion», ajoute Dimitri Crikillon. «Pour la communauté éducative, pour les enfants et pour les parents, c’est un choc, de l’incompréhension et de l’injustice», conclut le directeur.
Divine, accueillante dans une école à Chastre, est menacée d’expulsion du territoire: «Je ne comprends pas qu’en 2023 les choses se passent comme ça»
Divine N’Sunda, en Belgique depuis plus de 20 ans, est menacée d’expulsion. Ses collègues se mobilisent pour que sa situation s’améliore et qu’elle puisse quitter le centre fermé.


La Petite École de Gentinnes n’a pas le cœur à la fête ces dernières semaines. Divine N’Sunda, l’une des accueillantes extrascolaires a été placée, le 31 janvier dernier, dans le centre fermé pour femmes d’Holsbeek. Depuis le 6 février, elle fait l’objet d’une décision d’interdiction de sortie du centre. Aujourd’hui, ses collègues, la direction, les parents et les enfants craignent une mesure d’expulsion pour Divine. Sa demande de régularisation a été rejetée à deux reprises, et aujourd’hui, son avocat demande sa libération.
« Je l’ai régulièrement au téléphone et ce n’est pas facile pour elle. Mais elle garde vraiment le moral et l’espoir », confie le directeur de la Petite Ecole de Gentinnes, Dimitri Crickillon.
Une femme intégrée et appréciée
Divine est Congolaise d’origine et est arrivée en Belgique en 2012. Depuis qu’elle a posé ses valises à Chastre, elle s’est parfaitement intégrée à la vie de la commune, elle a trouvé un logement et ensuite un emploi. « Elle était venue me voir pour un emploi, donc elle a commencé par un contrat de volontariat et récemment, elle avait obtenu un CDI comme accueillante extrascolaire dans l’établissement », explique le directeur.
Ses collègues la décrivent comme une femme parfaitement intégrée : « Elle est indispensable, bienveillante avec les enfants, il n’y a vraiment rien à redire sur Divine », ajoute Vinciane Lupant, sa collègue et coordinatrice de l’accueil extrascolaire à la Petite Ecole, « Elle vient dès qu’on l’appelle, elle est toujours disponible pour remplacer l’un ou l’autre malade ».
Pour le directeur, c’est le même discours, pour lui Divine était une accueillante parfaite avec les enfants et tout à fait à sa place au sein de l’équipe : « Je perds vraiment une ressource très importante au sein de mon équipe extrascolaire ». La situation désole autant qu’elle révolte le personnel : « Elle ne fait de mal à personne, elle a un logement, elle travaille… Je ne comprends pas qu’en 2023 les choses se passent comme ça pour elle », continue sa collègue.
Mobilisation pour Divine
Face à cette situation, parents, équipe éducative, direction et enfants ont décidé de se mobiliser. Une pétition en ligne est disponible et le 17 février prochain, ils se réuniront au Mémorial Kongolo à Chastre, pour montrer leur désaccord et leur soutien suite à la menace d’expulsion de Divine. « Dans un premier temps, on espère la faire sortir du lieu horrible où elle est actuellement », confie Vinciane Lupant. Toutes les personnes qui le désirent sont les bienvenues à ce rassemblement. « Si on n’arrive pas à faire bouger les choses, on aura au moins pu lui apporter tout le soutien qu’on pouvait », poursuit sa collègue.
Le directeur s’est rendu dans les classes afin d’exposer la situation de Divine aux enfants : « On devait être clair avec eux pour qu’ils comprennent bien ce qu’il se passe », ajoute-il. Ce mercredi 15 février, Dimitri Crickillon se rendait au centre fermé, afin de voir Divine, avec quelques surprises : « J’ai emporté avec moi plein de lettres, de mots, de dessins… des enfants mais aussi des parents qui voulaient témoigner leur soutien », explique le directeur. Des petits gestes d’affection qui témoignent de l’intégration de l’accueillante au sein de l’équipe. D’autres mobilisations sont d’ores et déjà prévues à la reprise des cours, après les congés de Carnaval.
Commentaires
Vous souhaitez interagir sur cet article ?
Se connecterConnectez-vous et publiez votre commentaire.
Pas encore de compte ? Je crée mon compte
0 Commentaire
Souhaitez-vous recevoir davantage d'informations ou bénéficier d'une assistance technique ? Consultez nos explications ici