La Plateforme citoyenne, le Samusocial et la Croix-Rouge accueillent en urgence 140 exilés à Anderlecht


Environ 150 personnes évacuées mercredi passé du squat de la rue des Palais, à Schaerbeek, avaient en effet rejoint la cinquantaine d’exilés vivant depuis plusieurs mois sur le pont reliant le boulevard du Neuvième de ligne au quai des Charbonnages, à Molenbeek. Au fil de la semaine, « de nouvelles personnes, qui se sont rendues à Pacheco (le bâtiment de Fedasil situé près du Botanique, NDLR) pour demander l’asile, sont arrivées » dans ce campement de fortune, a précisé mercredi Yan Verhoeven, bénévole du mouvement « Stop à la crise d’accueil ».
Tandis que les autorités molenbeekoises et la Région bruxelloise, avec l’appui de la secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Nicole De Moor, ont annoncé lundi chercher une solution urgente, les trois associations ont mis en œuvre un accueil graduel, sur trois jours, pour « permettre à ces personnes de dormir au chaud et dans des conditions dignes ».
Coordination multiple
Le centre, situé dans un bâtiment anderlechtois, est coordonné par la Plateforme citoyenne pour la gestion journalière. Le Samusocial met à disposition du personnel pour encadrer l’infrastructure et apporter un soutien logistique. Enfin, une équipe de la Croix-Rouge de Belgique assure le suivi médical, certaines personnes ayant été fragilisées par leur séjour en rue. C’est la Région de Bruxelles-Capitale qui finance le projet et a contacté la commune d’Anderlecht pour identifier un site propice.
« Les personnes aidées chaque jour par nos équipes mobiles devant le Petit Château n’en peuvent plus de vivre dans ces conditions, en bordure de canal, sans toilettes ni sanitaires, au milieu des intempéries et de la circulation, dépendant totalement de l’aide des associations et des citoyens. Il fallait agir vite », a souligné Magali Pratte, du Samusocial.
Déjà présente lors de l’évacuation du « Palais des droits » à Schaerbeek pour fournir l’aide médicale nécessaire, la Croix-Rouge pointe la dégradation « de jour en jour » de l’état mental et physique de ces personnes laissées à la rue.
Ces personnes sont donc accueillies « quelques jours avant d’être orientées vers un centre d’accueil de l’agence (fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, NDLR) Fedasil qui, nous l’espérons, aura la capacité de reloger rapidement l’ensemble des demandeurs de protection internationale évacués du campement », souligne le trio.
Fedasil avait précisé la semaine dernière envoyer chaque jour une quarantaine d’invitations à reprendre contact avec elle afin d’organiser une prise en charge. Toutefois, l’agence est tributaire d’un nombre de places disponibles prédéfini, qui est insuffisant pour absorber l’ensemble des demandes, avait-elle commenté.
« Le public aidé aujourd’hui ne représente que la partie visible de cette crise de l’accueil, qui dure depuis un an », rappellent les associations. « Au total, depuis fin 2021, ce sont plus de 3.000 demandeurs de protection internationale qui se sont vu refuser leur droit à l’accueil », malgré quelque 7.000 condamnations judiciaires de l’État belge en raison de structures d’accueil insuffisantes. « Seules des mesures structurelles fédérales permettront d’éviter la reproduction de telles situations à l’avenir », insistent-elles.
Cette ouverture d’une structure temporaire « en un temps record répond à l’urgence de la situation et à la nécessité de trouver des solutions immédiates, au-delà des questions de compétences et de responsabilités des différents niveaux de pouvoir », conclut Mehdi Kassou, à la tête de la Plateforme citoyenne BxlRefugees.
De son côté, la commune d’Anderlecht a indiqué « prendre sa part dans l’effort régional de solidarité ». Le bourgmestre Fabrice Cump a néanmoins rappelé que c’était au fédéral « d’assumer, en principe, la responsabilité de la prise en charge des demandeurs d’asile ». L’édile a par ailleurs demandé que cette occupation temporaire soit limitée à un mois maximum.
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