Quand la Cité des Oursons formait les maîtres d’école


Pour comprendre l’évolution de la formation des instituteurs et institutrices à Andenne, remontons au milieu du 19ème siècle. À l’époque, la ville ne dispose pas d’école primaire officielle pour filles. En 1843, les sœurs, seul pouvoir organisateur de l’enseignement, jette le gant mais personne n’ose reprendre le flambeau.
Félix Brun, bourgmestre d’Andenne qui donnera son nom à une des artères principale de cité, est révolté par la situation et décide d’y remédier. En 1866, les sœurs reprennent leurs activités pédagogiques mais Félix Brun ne baisse pas les bras. Il veut une école supérieure pour les filles. Pour l’époque, le concept a de quoi choquer puisque les écoles moyennes n’ouvrent leurs portes aux filles qu’à partir de 1881.
La persévérance paye puisqu’une école maternelle, primaire et normale primaire voit le jour. Elle prend ses quartiers dans l’aile droite du casino en construction (l’actuel Hôtel de Ville !). Des Normaliennes issues de toutes les provinces francophones et même d’Anvers y étaient accueillies, si bien que le bâtiment devient vite trop petit!
Heureusement, dès 1881, l’État belge s’intéresse à l’initiative et la reprend à son compte. Des bâtiments et pavillons se construisent. En 1912, le Directeur de l’Enseignement national déclare les bâtiments non-conformes par manque d’hygiène, d’insalubrité des lieux d’aisance et des commodités. L’internat est considéré comme trop exigu.
En février 1936, les travaux de l’École Normale que l’on connaît aujourd’hui débutent, après autorisation ministérielle. François Bovesse, Ministre de l’Instruction publique de l’époque, pose la première pierre. Les plans, eux, furent réalisés par Monsieur Léon Simon, dont une rue porte le nom dans l’axe commercial andennais. En 1939, l’école est accessible aux élèves de maternelles, de primaires et aux normaliennes. Dans l’escarcelle, Andenne gagne une magnifique piscine art déco qui ne sera accessible, après bien des déboires, qu’au milieu des années 50.
Aujourd’hui, la majorité des bâtiments est reprise par les sections primaire et maternelle de l’athénée Meuse-Condroz. La piscine, elle, ne survivra pas à l’arrivée du complexe sportif et fermera ses portes en 1973. Elle est désormais incorporée au Phare, nouveau bâtiment du Centre culturel et on peut encore l’apercevoir grâce à un plancher vitré.
V.M.