Ces kiosques pas comme les autres conçuspour faire danser…


Ils ont de quoi intriguer le visiteur s’attardant dans les contrées délicieusement vallonnées de l’Avesnois. À quoi peuvent bien servir ces petits ouvrages en fer forgé plantés ici sur la place du village, là au beau milieu d’une pelouse, voire carrément adossés à la façade d’un bâtiment ?
La réponse tient pour partie au sens de la fête qui fait l’une des fiertés de la région. Un sens de la fête qui, dans l’Avesnois, a donné naissance dans la seconde moitié du XIXe siècle à une catégorie inédite de kiosques : les kiosques à danser. À cette époque, la musique, jusque-là apanage de la noblesse et des militaires, se démocratise. Elle se joue en plein air, au cœur des villes et villages, et gratuitement. Alors que les fanfares se multiplient, partout dans le pays fleurissent des kiosques dédiés, où le concert du dimanche attire les foules.
Flonflons
Mais quand les moyens ne permettent pas de bâtir un kiosque capable d’abriter tout un orchestre, on opte pour une formule plus légère : d’abord en bois, puis en fer forgé, enfin en acier, voire en béton, de petits édifices sont construits, capables de supporter une poignée de musiciens dont la vocation est avant tout de faire danser.
À Audignies ou Flaumont-Waudrechies, il s’agit d’un simple balcon. À Floursies, Dimechaux, Le Favril, Baives, Sains-du-Nord, Marbaix, Beugnies, Ohain ou Monceau-Saint-Waast, on a affaire à d’élégantes petites estrades sur colonnes, parfois couvertes. À Floyon, cette dernière a été réalisée en béton dans le style Art déco. À Saint-Hilaire-sur-Helpe, c’est un arbre, placé au centre de la structure, qui apporte ombre et protection…
Et puis il y a ces fascinants kiosques perchés au sommet d’un pied central, comme à Assevent (refait en 2007), Cartignies, Beaufort, Avesnes-sur-Helpe (restauré en 2012), Dourlers, Petit-Fayt et Grand-Fayt, Neuf-Mesnil, Prisches, Saint-Aubin, Trélon, Wattignies-la-Victoire… Les musiciens accédaient à la plateforme par une échelle. La légende veut que l’on retirât souvent cette dernière pour les obliger à jouer jusqu’au bout de la nuit, pour le plus grand plaisir des danseurs…