Capacité de réserve doublée, gardes renforcées…: les changements opérés aux barrages de la Gileppe et d’Eupen suite aux inondations


Après le drame de juillet 2021, très vite on a cherché à désigner des coupables. Ceux-ci étaient tout trouvés, probablement de manière un peu rapide d’ailleurs : les barrages. S’ils ont bien joué un rôle majeur pour beaucoup de sinistrés, ils n’ont pas effectué leur travail correctement.
De fait, suite à la commission parlementaire, il est acquis qu’ils auraient pu faire mieux. Il est aussi acquis qu’ils ont malgré tout retenu des millions de m³ d’eau qui n’ont pas dévalé la Vesdre. D’ailleurs, parmi les plus de 100 recommandations de la commission, plusieurs touchaient les barrages.
Ce vendredi, André Frédéric, qui n’était que parlementaire au moment de la commission et qui est devenu le président depuis, a visité les barrages d’Eupen et la Gileppe. Les recommandations ont débouché sur « des avancées importantes », a-t-il affirmé.
À Eupen, la réserve d’empotement du barrage réservoir – soit le volume laissé vide par précaution – a ainsi été doublée, de 3 à 6 millions de m², grâce à une réduction de la quantité d’eau potable retenue, tout en gardant des stocks suffisants en cas de sécheresse.
Et à la Gileppe, le plus vieux barrage réservoir de Belgique, c’est le nombre de personnes de garde qui a doublé, passant de 3 à 6. On notera que si le personnel est de garde à La Gileppe, il peut contrôler toutes les données nécessaires, tant au niveau de l’hydrologie que de l’électricité depuis le site au lion pour Libramont et Eupen également.
70 % du travail
Selon l’administration régionale, quelque 70 % de la trentaine de recommandations concernant les infrastructures et les ouvrages d’art seraient ainsi en cours d’exécution. « Un paquet d’initiatives ont été prises pour tenter d’éviter que l’on doive revivre la même horreur », a ajouté André Frédéric.
Au niveau des prévisions, la communication avec les différents instituts qui envoient des données on ne peut plus précises est bien meilleure qu’à l’époque. Meilleures sont les prévisions, mieux on peut anticiper s’il faut ou pas lâcher de l’eau.
Mais il reste néanmoins du travail en matière notamment d’information de la population. « Tout l’enjeu, c’est de traduire les données reçues en informations pertinentes pour les gestionnaires et de rendre lisible, pour les citoyens, une situation de crise. Évidemment, tout ne peut pas se concrétiser en un an », a poursuivi le président du Parlement wallon.
Lors de la commission d’enquête, plusieurs experts ont ainsi estimé que sans le barrage de la Gileppe, 7,8 millions de m3 supplémentaires auraient déferlé dans la vallée de la Vesdre et sans celui d’Eupen, ce sont 5,6 millions de m3 qui s’y seraient ajoutés.
En revanche, il n’y a pas de solution encore pour la Helle. La rivière qui se jette dans la Vesdre en amont du barrage d’Eupen est incontrôlable car elle ne dépend d’aucun barrage. En cas de crue, c’est la ville basse d’Eupen qui a les pieds dans l’eau.
En attendant des études plus approfondies, Eupen se contente de la pose d’un instrument qui l’avertit si la rivière bouge.
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