Travaux du métro 3: deux solutions sont sur la table concernant le Palais du Midi

Les travaux du futur métro reliant la station forestoise « Albert » à la station Bordet dans la commune d’Evere continuent de patiner. La portion de 120 mètres devant passer sous le Palais du Midi fait toujours débat.

Carlos Vanhove, directeur du programme métro Nord-Albert à la Stib, a exposé en commission Mobilité du parlement bruxellois les difficultés techniques rencontrées sur le chantier sous le Palais du Midi. Il a été question de procéder à la technique du « jet grouting », qui consiste à injecter des piliers en ciment dans le sol.

Comme expliqué par Carlos Vanhove, cette méthode rencontre plusieurs contraintes. « La hauteur est limitée. L’accès aux caves du Palais n’était pas possible avant le chantier car elles étaient occupées. Nous sommes donc confrontés à une situation où les plans retrouvés dans les archives ne correspondaient pas à la réalité. »

Un terrain compliqué

Des difficultés ont été rencontrées durant l’exécution de cette procédure. « Pour faire un mur étanche de trois mètres de largeur, il faut que toutes les colonnes se touchent, cela n’est pas garanti avec le problème de ciment rencontré ici. Nous ne sommes donc pas certains de réaliser les cinq rangées de colonnes de 90 centimètres de diamètre prévu », souligne Carlos Vanhove.

Le directeur du programme métro Nord-Albert explique que pour l’entrepreneur, ces conditions étaient imprévisibles à cause de l’hétérogénéité du marais à Bruxelles. Mais selon la Stib, « c’était prévu et connu. Des travaux tests ont été réalisés sous le Palais du Midi jusqu’en fin d’année 2022. Nous avons informé la tutelle quand nous nous sommes rendu compte des risques ».

Une alternative moins coûteuse ?

L’entrepreneur a proposé de réaliser trois rangées de colonnes de 140 centimètres, au lieu des cinq rangées de colonnes de 90 centimètres. La proposition a été acceptée par la Stib. « C’est techniquement faisable, mais assez complexe », ajoute Carlos Vanhove. « Quand on a vu le planning et le tarif démesuré, on a demandé au bureau d’étude indépendant d’explorer toutes les possibilités. Vu les coûts exorbitants et l’impact sur le planning, peut-être qu’il faut considérer d’autres techniques. »

L’alternative consiste à passer par l’intérieur du Palais du Midi et construire le tunnel avec des parois moulées, comme cela a été fait dans les autres zones du chantier. Cela nécessiterait l’utilisation de grandes machines, et une partie du Palais du Midi devrait être partiellement démontée pour permettre à ces machines de travailler. Les façades seraient conservées et le bâtiment pourrait bénéficier d’une rénovation en profondeur après les travaux.

Carlos Vanhove précise cependant que la Stib n’a pas de préférence et ne va pas se positionner sur les deux possibilités. « Nous sommes prêts à compenser les travaux supplémentaires. On est souvent obligé de prendre l’option la plus avantageuse économiquement. ». Ce dernier ajoute que la Stib est en contact permanent avec les riverains et les commerçants du site, et que des solutions les concernant sont étudiées.