«#Investigation»: les malheureux dysfonctionnements des services d’aide à la jeunesse
Les services d’aide à la jeunesse protègent des milliers d’enfants de parents maltraitants. Hélas, il arrive que ces institutions fassent fausse route.

« En 2015, une maman m’a interpellée pour me confier ses soucis avec l’Aide à la jeunesse, j’ai pris le temps d’analyser son dossier et effectivement, il y avait des problèmes, à savoir des incohérences dans les constats et les rapports. Entre-temps, plusieurs autres parents m’ont contactée, j’ai eu vent d’autres affaires qui me rappelaient cette première histoire. J’ai trouvé que ce sujet méritait un écho plus large », raconte Anne-Cécile Huwart, journaliste indépendante collaboratrice du mensuel « Médor », qui signe cette enquête.
L’objet de ce numéro de « #Investigation » est donc de décortiquer les dysfonctionnements de l’Aide à la jeunesse sans noircir le tableau. « Je suis entrée dans ce secteur par le petit bout de la lorgnette, mais l’idée n’est pas de dire que tout va mal, plutôt d’expliquer comment au départ de mauvais constats, de procédures qui s’enlisent, d’incompréhensions mutuelles, tout cela conduit à des drames. Ces services protègent des milliers d’enfants d’un milieu familial maltraitant ou potentiellement maltraitant, ils permettent à des enfants d’échapper à des violences, c’est évident, mais parfois le placement peut être source de problèmes, c’est un déracinement », poursuit Anne-Cécile Huwart.
Elle n’avance rien à la légère, elle pèse ses mots et a pris le temps de l’analyse : « J’ai mis plusieurs semaines pour analyser des milliers de pages de dossiers, pour bien comprendre la réalité sur base des jugements, des expertises, des enregistrements, de documents matériels. Il est important de remettre cela dans un contexte de manque de moyens. Les intervenants ont des dizaines de situations à gérer par jour et par personne, il y a un grand turnover dans ces services. »
Des témoignages déchirants
Cette réalité est abordée avant tout par le biais du témoignage. Cinq enfants nous livrent ici leur parcours. Alexandre et Nathanaël ont été placés en institution pendant de longues années, alors que d’autres solutions existaient pour eux. Lucie et Nathan sont laissés à la garde d’un parent violent, voire incestueux.
Comment en est-on arrivé là ? « Des mères qui dénoncent des faits de violence ou d’inceste de la part du père ne sont pas écoutées et l’enfant est confié à la garde de l’agresseur. Dans le cas de ces deux enfants placés sur de très longues durées, leurs parents se sont démenés pour faire valoir leurs droits. Dans ces situations où les parents amènent des éléments qui montrent qu’ils sont de bonne foi, j’ai l’impression que plus ils s’acharnent, plus on les rejette. Cela devient un rapport de force au détriment de l’enfant. Il y a parfois un problème de manque de remise en question de certains intervenants », analyse la journaliste.
« #Investigation », 22 mars, 20h20, la Une.
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