45,8 millions d’euros pour la métamorphose de la gare de Luttre: le chantier se prolongera jusqu’en 2027


Située à la croisée des chemins vers Nivelles, Charleroi et Manage, l’une des deux gares de desserte, avec Fleurus, de l’aéroport carolo, Luttre constitue un maillon important du réseau ferroviaire wallon. Elle voit passer chaque jour 190 trains, dont une vingtaine dédicacée aux marchandises. Quelque 13.500 voyageurs la fréquentent quotidiennement.
Oui, mais voilà, cette pièce pivot du maillage est aujourd’hui vieillissante : ses installations techniques accusent plus de 40 ans d’âge.
C’est une opération radicale qui lui est imprimée depuis deux mois puisqu’Infrabel va renouveler plus de 20km de rails, 1,6 km de traverses, 5km de ballast et 26 aiguillages. « Ils feront place à des embranchements plus robustes et de dernière génération qui permettront d’augmenter la vitesse des trains de 20 à 60km/h sur certains itinéraires », indique Benoît Gilson, le CEO d’Infrabel. Deux nouvelles voies de 750 mètres seront construites pour accueillir les trains de marchandises, plus longs, et surtout appelés à se multiplier. Les équipements de la caténaire seront aussi remplacés. Posés en 1949, ils ont largement fait leur temps. On n’oubliera pas non plus d’installer l’ETCS, le système européen de contrôle des trains. En deux mots, il veille à ce que les trains ne puissent plus ignorer les signaux rouges, ni rouler trop vite.
L’accueil des voyageurs sera aussi amélioré grâce à des quais plus longs et plus facilement accessibles aux personnes à mobilité réduite. Des ascenseurs viendront ainsi équiper les quais. Et un abri vélo viendra compléter les installations.
Une fois l’infrastructure modernisée, le trafic ferroviaire devrait être plus performant et plus sûr. On attend aussi des retombées positives en termes de ponctualité.
Une aubaine pour nos entreprises aussi
Cette métamorphose a un coût : 45,8 millions d’euros. Elle bénéficiera notamment du plan de relance européen et du plan de relance national. Au total, ce sont plus de 600 millions d’euros qui seront alloués au chemin de fer belge. « Pour moderniser et développer le réseau ferroviaire mais aussi pour mener des travaux sur de plus petites lignes », souligne Thomas Dermine, le secrétaire d’État en charge du plan de Relance. Une enveloppe de 108 millions est réservée aux gares. Cinq ont déjà été rénovées, et 40 le seront d’ici 2026.
« Quand on investit dans le rail, on a un retour direct sur l’économie », insiste le Carolo Thomas Dermine, secrétaire d’État en charge du Plan de Relance. Pour un euro injecté dans le rail, ce sont près de 3 euros qui viennent irriguer des programmes à haute valeur ajoutée où nos entreprises performent…