Un ami «virtuel» témoigne au procès du Berlozien Steven Di Salvo: «Jessika avait peur et un mauvais pressentiment»


Le 22 juin 2020 à Berloz. Steven Di Salvo avait tué sa compagne, Jessika Oliveira De Melo, en l’étranglant et après lui avoir porté plus de quarante coups de couteau. L’accusé n’avait pas accepté la décision de rompre de sa compagne, mère de leur quatre enfants.
Steven était un adepte des jeux sur PlayStation. Dans ce contexte, il avait fait la connaissance virtuelle d’un Français qui est progressivement devenu l’ami plus intime du couple. Cet homme n’a jamais rencontré physiquement l’accusé et la victime, mais il était devenu leur confident quotidien grâce à l’amitié virtuelle qu’ils avaient liée.
Steven évoquait avec lui ses difficultés de vivre avec quatre enfants en bas âge. Peu à peu, l’ami virtuel est aussi devenu le confident de Jessika, qui évoquait dans des conversations parallèles secrètes ses difficultés à supporter la vie quotidienne auprès de Steven depuis deux ans.
«Elle avait l’impression de ne plus avancer et d’être enfermée dans une cage à oiseau, car elle ne pouvait plus voir personne. Cela lui pesait énormément. J’ai compris plus tard, par ces conversations, que la situation que Steven avait décrit n’était pas la vraie. Il s’occupait très peu des tâches ménagère et se levait tard. Il considérait que travailler signifiait devenir esclave de la société. Il n’a envisagé de travailler que lorsqu’il a compris qu’il y avait très peu de chances que Jessika revienne vers lui. Il consommait régulièrement du cannabis et avait développé une culture pour sa consommation personnelle», a précisé le témoin.
Selon cet homme, Jessika avait bien décidé de rompre et de refaire sa vie. Leurs conversations sur les réseaux sociaux avaient évolué vers plus d’intimité.
«Oui, elle avait décidé de rompre, car elle estimait qu’il n’était plus possible de vivre dans cette situation. Mais elle avait peur de ce qui pourrait lui arriver. Elle se sentait oppressée et en danger. Elle était déterminée, car il y a eu une bascule dans sa tête. Mais, après lui avoir octroyé une dernière chance et cru à des éventuels efforts, elle était arrivée à un point de non-retour», a précisé l’ami virtuel.
Selon le témoin, Jessika avait des projets précis. Elle voulait s’épanouir professionnellement, ouvrir un institut de beauté à Bruxelles, passer son permis de conduire, habiter provisoirement chez sa mère, trouver un appartement et trouver une école pour ses enfants. Mais pas question de retourner vivre au Brésil.
«Le point d’orgue de sa décision, c’était le passage chez le notaire. Elle savait qu’elle allait pouvoir avancer dans sa vie et se libérer de lui. Steven et sa famille avaient tenté de la faire passer pour une folle et de la déstabiliser mentalement. La veille des faits, ses craintes étaient réelles sur ce qui allait se passer. Elle avait peur et un mauvais pressentiment. Mais elle savait que cette dernière rencontre avec Steven était la dernière étape vers une vie libérée. Elle voulait y aller toute seule pour enfin finir cette histoire et passer à autre chose. Je l’ai rassurée. J’ai compris que j’ai eu tort quand on m’a annoncé la nouvelle de son décès», a indiqué le témoin.
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