Master en médecine à l’Université de Mons: le point retiré de l’ordre du jour du gouvernement, suite aux menaces de majorité alternatives du président du PS


Le point a créé des tensions vives entre les partenaires du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Si la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), soutenue par son président de parti, Georges-Louis Bouchez, refuse d’accorder ce master à l’université montoise, entre autres, car cela coûterait de l’argent sans aucune possibilité de faire sortir un étudiant en médecine de plus (à cause des quotas Inami), les partenaires socialiste et écologiste du MR à la Fédération ne l’entendent pas de cette oreille et trouvent la demande montoise tout à fait justifiée, aussi pour répondre à la pénurie de médecins dans le Hainaut.
Jeudi matin, le président du PS, Paul Magnette a fait une sortie très dure sur ce sujet et fort peu appréciée par les libéraux. Réaction immédiate : le point a été retiré de l’ordre du jour de la réunion du gouvernement. La raison ? D’après ce qu’il se dit, le ministre-président de la Fédération aurait refusé de discuter ce point ce jeudi matin. « Il est hors de question de travailler le couteau sur la gorge, ce ne sont pas des manières de faire », aurait-il dit, appelant à retrouver de la sérénité dans le dossier.
Un dossier qui devrait néanmoins faire l’objet de nouvelles discussions d’ici la fin de la semaine.
Paul Magnette a réitéré jeudi sa menace de recourir à une majorité alternative pour approuver la création d’un master de médecine à l’UMons si son partenaire de majorité en Fédération Wallonie-Bruxelles, le MR, continue à s’y opposer. « Si nécessaire, nous proposerons aux Engagés (siégeant dans l’opposition, NDLR) de voter l’ensemble des habilitations », a indiqué le Carolo au micro de la matinale de la Première (RTBF).
« S’il n’y a pas d’accord, dès la semaine prochaine, il y aura des initiatives au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles », a averti M. Magnette.
« Le MR a créé le problème. Il faut maintenant le résoudre », a exhorté le patron du PS. Selon lui, l’attitude des réformateurs face à la demande de l’UMons est « incompréhensible », tant sur la forme que sur le fond.
Sur la forme d’abord, car l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) a validé le projet, a souligné le socialiste, mais aussi sur le fond, car il vise à développer l’offre de formation du Hainaut, un élément indispensable au redressement de la province défavorisée.
Tout en reconnaissant que la création d’un master de médecine à l’UMons engendrerait un surcroît de dépenses pour le budget, déjà très étriqué, de la Fédération, M. Magnette estime toutefois que le montant en cause (un peu moins de 500.000 euros par an) est « extrêmement limité » à l’aune de l’ensemble du budget de l’entité (près de 12 milliards d’euros).
Pour limiter ce surcoût, le socialiste s’est aussi dit jeudi ouvert à des « solutions techniques » et des « compensations » pour contrer les impacts financiers indésirables.
Depuis le début du mois de février, la majorité PS-MR-Ecolo se déchire sur la demande de l’UMons à pouvoir organiser un master en médecine. Il y a également une demande de master de spécialisation introduite par l’Université de Namur et refusée également par la ministre de l’Enseignement supérieur. Soutenue fermement par son parti, la ministre Valérie Glatigny (MR) refuse d’y souscrire.
Celle-ci justifie sa position pour des raisons budgétaires, mais aussi d’équité entre étudiants et établissements vu le financement de l’enseignement supérieur par « enveloppe fermée » où les moyens supplémentaires donnés aux uns doivent inévitablement être pris à d’autres.
De plus, fait encore valoir la ministre, en raison du contingentement du nombre de praticiens en Belgique, la FWB ne pourra pas augmenter le nombre de ses médecins diplômés, même avec deux masters en plus.
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