«Si vous ne faites rien, je la passerai sur le capot de ma voiture»: une mère de famille met ses menaces à exécution et fonce droit vers l’ennemie de sa fille, au volant de sa voiture


Pour beaucoup, ses menaces, proférées le 12 mars à la suite de l’agression de sa propre fille, étaient prémonitoires. « Si vous ne faites rien, je la passerai sur le capot de ma voiture », avait-elle taclé les gendarmes. Hors d’elle, effrayée après avoir retrouvé sa fille dans un sale état, la mère de famille n’avait pas mâché ses mots, indiquent nos confrères de l’Est Éclair. « J’étais hors de moi et sous le coup de la colère, il est possible que j’ai dit cela. »
L’altercation ne date pas d’hier. Les deux jeunes filles concernées ne s’apprécient pas, la première a fait mordre la poussière à la seconde le 12 mars 2021. La mère de la première victime évoque à l’audience « des gestes de fellation et d’égorgement » très fréquents de la part de l’autre adolescente.
Le 17 mars, l’affaire a pris une tout autre tournure. La mère de famille, en croisant la jeune fille responsable de l’agression de sa propre enfant, raconte une énième provocation. « Je m’arrête en voiture et je lui demande d’arrêter en la traitant de sale vermine », concède-t-elle. La suite diffère selon les versions.
Pour la maman, Stéphanie Keniz, la jeune fille se met à courir sur le trottoir, trébuche, tombe, se relève et escalade un portail. « J’ai démarré en trombe », conclut-elle. Mais jamais, ni au cours de ses auditions, ni à l’audience, jamais elle n’a concédé avoir délibérément foncé sur la jeune piétonne.
Sur le banc des parties civiles, agitée, l’adolescente fulmine et s’emporte. Elle réitère : l’automobiliste lui a foncé dessus, a roulé à moitié sur le trottoir, l’a percutée. Elle ne doit son salut qu’au réflexe d’avoir escaladé le portail. Un autre automobiliste qui passait par là l’a récupérée et raccompagnée.
Légèrement blessée, l’adolescente fait état d’une entorse cervicale et de contusions.
Pour le représentant du parquet, « les faits sont d’une gravité extrême, bien au-delà du simple dossier de violences ». Il requiert quatorze mois de prison dont sept assortis d’un sursis probatoire de deux ans, l’interdiction de porter une arme pendant quatre ans et l’interdiction de contact avec la victime pendant le même délai.