Le CEO de Proximus a reçu une rémunération supplémentaire en plus d’une forte indexation sur son salaire


En tant que président de la filiale américaine Telesign, il a en effet touché 75.000 dollars. Le « plafond salarial » de l’entreprise publique continue donc à se fissurer.
En tant que patron du « Leadership Squad », comme Proximus a récemment commencé à appeler son comité de direction, le Français a reçu un salaire fixe de 549.000 euros en 2022. C’est 7 % de plus que l’année précédente. Guillaume Boutin a ainsi bénéficié des cinq indexations salariales que l’entreprise a dû mettre en œuvre en raison de l’inflation élevée.
La rémunération fixe du CEO est déterminée par le conseil d’administration au début de son mandat et pour la durée de celui-ci. Le Français a pris la direction de l’opérateur à la fin de l’année 2019.
Guillaume Boutin a touché une rémunération supplémentaire à ce salaire fixe, ressort-il du dernier rapport de rémunération de l’entreprise. Depuis l’année dernière, la filiale TeleSign lui verse une indemnité de 75 000 dollars (soit environ 69.000 euros) pour son mandat de président du conseil d’administration.
Proximus fait donc une exception, puisque normalement le CEO n’est pas rémunéré pour des mandats d’administrateur au sein du groupe. Dans son rapport annuel, l’opérateur télécom écrit que la rémunération chez Telesign était « conforme aux pratiques du marché américain ».
« La croissance substantielle de Telesign et la responsabilité croissante qui en découle » ont également joué un rôle, note Fabrice Gansbeke, porte-parole de Proximus. Guillaume Boutin est président depuis début 2021 de Telesign, que Proximus a acquis en 2017 par le biais de sa filiale BICS.
En plus de la rémunération fixe, le Français touche des primes variables basées sur les performances à court et à long terme, ainsi que d’autres avantages. L’année dernière, ces primes se sont élevées à environ 650.000 euros. Ainsi, toutes rémunérations confondues, y compris celle de Telesign, le CEO a perçu près de 1,27 million d’euros pour son travail l’année dernière.
La rémunération du patron de Proximus est, de la sorte, largement supérieure au plafond salarial de 650.000 euros (500.000 euros de salaire fixe et un maximum de 30 % de ce montant en bonus) que le gouvernement Di Rupo avait introduit pour les entreprises publiques il y a 10 ans. Ce plafond n’est toutefois plus strictement contrôlé depuis quelques années, le prédécesseur de Guillaume Boutin, Dominique Leroy, ayant également bénéficié d’avantages plus importants.
Le Français s’est, de plus, à nouveau vu promettre un salaire supplémentaire. En effet, lors de sa prise de fonction, il avait déjà été décidé de lui offrir la perspective d’un bonus à long terme, avantage auquel n’avait pas encore droit Dominique Leroy.
Interrogé sur le plafond salarial actuel, le cabinet de la ministre des Télécommunications Petra De Sutter (Groen) a répondu qu’il appartenait au conseil d’administration de Proximus d’en décider. La moitié des sièges de cet organe sont occupés par le gouvernement.
Proximus soumettra sa politique et son rapport de rémunération à l’approbation de l’assemblée générale des actionnaires le 19 avril prochain.
À noter, enfin, que Guillaume Boutin n’est pas le mieux loti parmi les grands CEO (des télécoms) en Belgique. Son homologue chez Telenet, John Porter, par exemple, a reçu près de 5,5 millions d’euros en 2021, dont une grande partie sous forme d’actions.
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