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Le plan de franchisation de Delhaize ravive le clivage gauche-droite à la Chambre: «On ne doit pas aggraver les conflits dans ce parlement»

La séance plénière de la Chambre jeudi a illustré les tensions entre gauche et droite de l’échiquier politique qu’a ravivées le plan de franchisation de Delhaize.

Entre défenseurs des droits des travailleurs salariés et du rôle des syndicats, et défenseurs des entrepreneurs et indépendants, les tensions reviennent.

Les syndicats, rejoints par les partis de gauche, voient dans cette opération une façon de détériorer à terme la situation des travailleurs du groupe employés dans les magasins dits intégrés et les priver d’une représentation syndicale, les magasins franchisés, avec leurs quelques employés, étant vus désormais comme une unité économique et non comme faisant partie d’un groupe. À droite, chez les libéraux en particulier, la critique passe mal. À plusieurs reprises, le ministre des Indépendants, David Clarinval (MR), a pris la défense des franchisés et des entrepreneurs qui s’engagent dans cette voie.

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«La franchise est un modèle de longue date dans notre économie et ne porte pas atteinte aux droits des travailleurs (...) Je n’ai pas à me prononcer sur la stratégie commerciale de Delhaize tant qu’elle n’est pas contraire à la loi», a-t-il dit, avant de regretter les «caricatures» auxquelles se livreraient certains délégués syndicaux.

«Vous semblez être dans le déni du véritable objectif de la direction de Delhaize et de son attitude qui est bien une caricature quand elle envoie des agents de sécurité pour fouiller les délégués syndicaux à l’entrée d’un conseil d’entreprise», a lancé Sophie Thémont (PS) au ministre.

Défense des syndicats

Quelques minutes plus tôt, le ton est également monté chez les libéraux flamands au sujet d’une proposition du président du PS, Paul Magnette, jeudi sur les ondes de La Première: modifier la loi Renault qui règle les restructurations d’entreprises et qui serait aujourd’hui contournée par la franchisation pour faire en sorte que le groupe reste responsable de ses travailleurs même après la cession de ses magasins.

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«On ne doit pas aggraver les conflits dans ce parlement. On ne peut faire des lois qui ne portent pas sur le personnel mais sur le pouvoir des syndicats. Ce sont les intérêts des travailleurs et des consommateurs qui priment. Ceux des syndicats qui veulent les contrôler collectivement ne sont pas à nos yeux les plus importants dans ce conflit», a dit le président de l’Open Vld, Egbert Lachaert.

Ciel noir

Le ministre du Travail, Pierre-Yves Dermagne (PS) a pris la défense du rôle des syndicats dans le modèle social belge. «Les délégués syndicaux sont, dans les faits, des travailleurs qui s’engagent pour les droits de leurs collègues», a-t-il rappelé.

En attendant, le ciel est bien noir au-dessus de la concertation sociale chez Delhaize. Nathalie Muylle (CD&V) et Catherine Fonck (Les Engagés) ont exhorté le ministre à envoyer un conciliateur social avant que la situation ne dégénère.

«Dès le premier jour, j’ai pris contact avec le président de la commission paritaire pour lui demander d’être disponible et prêt à intervenir. Il est en contact avec les deux bancs et suit de près la situation. La pratique en Belgique n’est pas d’imposer un conciliateur social en Belgique. Il y a encore un conseil d’entreprise la semaine prochaine et s’il ne permet pas d’engager la négociation, je prendrai contact pour engager un conciliateur», a répondu M. Dermagne.

Le PS veut une audition du patronnat Delhaize

L’information a été confirmée Ahmed Laaouej, chef de groupe des socialistes à la Chambre, jeudi en marge de la séance plénière. Le parti demande en outre l’audition à la Chambre du patronat de la chaîne de grande distribution, ainsi que des représentants des travailleurs.

La proposition de loi, déposée par Ahmed Laaouej et Chanelle Bonaventure, comprend deux volets. Le premier vise à redéfinir les concepts d’« unité d’exploitation » et de « franchise ». Selon le texte, une présomption d’« unité d’exploitation » ne pourrait être réfutée que moyennant la preuve qu’il n’existe pas de relation de franchise. Le deuxième volet de la proposition de loi concerne la représentation syndicale au sein de ces franchises.

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