Le greffier Frédéric Janssens brise le silence: «Je n’ai jamais menacé personne de mort»
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Frédéric Janssens, le greffier du Parlement wallon, sort de la réserve qu’il s’était imposé jusqu’ici « par respect des procédures judiciaires en cours ». Pour rappel, l’homme est suspendu de ses fonctions depuis le 15 septembre dernier pour deux raisons : des méthodes de management très discutables, et des dépenses pharaoniques manifestement non maîtrisées ainsi que des fraudes dans des marchés publics. Sur ce dernier point, il l’affirme : « il n’y a jamais eu de favoritisme ». C’est d’ailleurs ce qu’il a dit aux enquêteurs.
Car ce jeudi 23 mars, Frédéric Janssens a été entendu par les enquêteurs pendant plus de 6 heures dans le cadre des affaires qui tourmentent le Parlement wallon depuis plusieurs semaines.
Il a donné dans la foulée une interview télévisée à LN24, qui a été diffusée ce vendredi à 18h30. Par ailleurs, il a publié un post sur son compte Facebook. Pour livrer « ses » vérités.
« Je suis dans un état d’esprit très positif », dit-il. « J’ai le sentiment que les enquêteurs cherchent la vérité. (…) Et je souhaite que celle-ci se manifeste ». Cela étant, il affirme qu’il est « blessé » et qu’il est dans une situation « injuste. (…) Je n’ai rien à me reprocher. Je n’ai pas puisé dans la caisse ».
Management de la terreur
Concernant ses méthodes de management que d’aucuns décrivent comme brutales (plusieurs plaintes ont été déposées contre lui) et les menaces - dont des menaces de mort – envers le personnel du parlement wallon (se souvenir du fameux « T’es à la morgue à midi »), il s’explique : « Dans un monde idéal, on peut espérer que tout qui doit participer à une action sait précisément ce qu’il doit faire. Et le fait correctement. Quand à un moment il faut une intervention managériale, c’est que les choses ne se passent pas nécessairement spontanément. Mais Parfois il faut rappeler à des gens que oui, il faut travailler, et que oui, il y a des règles à respecter », a expliqué le greffier à Martin Buxant.
À propos de la fameuse phrase « T’es à la morgue à midi », il se justifie : « Ce ne sont pas des menaces de mort. Je n’ai jamais menacé personne de mort. Je n’ai jamais espéré la mort de personne. C’était une formule dans une conversation beaucoup plus longue (…), une conversation d’homme à homme dans un cadre très délicat. (…) Je n’estime pas avoir maltraité le personnel. Je regrette simplement que des mots, des comportements, aient pu être mal interprétés ».
Mea Culpa
Il fait toutefois son mea culpa : « J’ai pu commettre des erreurs, manquer d’empathie. Je regrette que des agents du parlement aient eu à souffrir au travail ». Lui-même dit avoir été sous pression et souffrir d’un certain stress. L’homme en profite pour charger le bureau.
Selon Frédéric Janssens, c’est bien le bureau du parlement wallon qui a demandé de réformer le statut des agents. Cette réforme avait différents objectifs, dont celui de réduire le taux d’absentéisme, mais aussi de mettre fin au népotisme. La pression venait donc du bureau, à l’entendre.
Budgets qui dérapent
Concernant les budgets qui ont dérapé, il s’explique également. « Entre le moment où on lance le projet, l’esquisse du projet, et le moment où il se réalise, le temps passe, parce qu’on tarde à prendre des décisions. Mais les prix ne diminuent pas pendant ce temps-là. Il faut que les budgets soient votés. Je ne vois pas très bien où est l’effet de surprise ». Concernant par exemple le tunnel qui passe de 700.000 euros à trois millions ? « Une fois que c’était creusé, on n’allait pas reboucher le tunnel ».
Le greffier avait aussi des goûts de luxe. Et a fait des voyages somptueux, notamment en compagnie de Jean-Claude Marcourt, l’ancien président du bureau. « Je devais voyager et accompagner le président du bureau du parlement wallon. Pour prendre un exemple, il ne peut tout de même pas aller à Dubaï tout seul et régler lui-même tous les problèmes protocolaires. Mais les montants, qui sont ceux des prix du marché, peuvent paraître importants, je le reconnais. (…) Mais je n’ai jamais voyagé aux frais de la princesse ».
En guise de conclusion, il affirme que cette situation lui pèse. La prison ? « Oui, j’y pense ». Il pense aussi à sa maman, qui a du mal à vivre « cette affaire regrettable ».
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