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Bruno Solo: «Peut-être que je reviendrai vivre à Bruxelles un jour»

Vendredi soir sur La Une, Bruno Solo reprend le personnage d’Eric Vautier dans « Nouveaux meurtres à Saint-Malo » pour célébrer les 10 ans de la collection de téléfilms policiers. Confidences.

Bruno, célébrer les 10 ans de cette série, ça fout un petit coup de vieux, non ?

Un peu, oui, mais je le vis bien. (Rires) Je n’aurais jamais pensé que la chaîne célèbre cet anniversaire de cette façon. C’est original. Reprendre le même personnage 10 ans plus tard, c’est un exercice agréable et passionnant ; comme une vie parallèle qui se serait interrompue dans un espace-temps un peu étrange. Le scénario était plutôt solide. Je n’ai pas hésité avant d’accepter. Tout comme moi, mon personnage a quelque peu changé. Avec Louise Monot, on a d’ailleurs revisionné ensemble ce premier épisode. Je ne l’avais jamais revu depuis sa diffusion. J’avais besoin de m’imprégner de mon personnage du passé afin de mieux raconter ce qu’il est devenu.

Que pensez-vous de votre performance de l’époque ?

J’aurais pu faire mieux. Ce serait prétentieux de dire que j’ai beaucoup progressé en 10 ans, même si, à cette époque, j’étais déjà un acteur confirmé. Ça fait quand même 30 ans que le public connaît ma pomme. Je suis fier de ma longévité. Quand on commence ce métier, on a toujours peur que ça s’arrête. Il ne faut pas être figé dans les certitudes. Je ne suis pas une star de cinéma. Loin de là. Je fais surtout beaucoup de télé et de théâtre. J’ai aussi la chance de produire des émissions, des fictions, j’ai écrit des bouquins. Je suis un vrai touche-à-tout. On a parfois du mal à m’identifier, mais je m’en fiche. J’ai quand même d’énormes succès à mon actif, comme « La vérité si je mens » ou « Caméra Café ». Vous savez, mon intégrité physique, c’est ma force pour continuer à faire ce métier. Je ne suis pas quelqu’un d’excessif. Je ne sors pas, je ne fume pas, je ne bois pas comme un trou. Je préfère faire du sport.

Vous avez vécu pendant plusieurs années en Belgique. Ça vous manque ?

Oui. Mon amour de la Belgique ne date pas du moment où je m’y suis installé. Quand j’étais petit, je venais régulièrement à Bruxelles. Je m’étais fait la promesse que j’y habiterai un jour et je l’ai tenue. Quelque chose dans cette ville me touchait que je ne parvenais pas à expliquer. J’ai quitté le pays quand j’ai commencé à travailler de façon régulière à Paris, pour les tournages de « Caméra Café ». Et puis, quand j’ai monté ma boîte de production, je ne voulais plus habiter en Belgique. Je ne voulais pas qu’on me soupçonne d’être ici pour de mauvaises raisons.

Vous revenez régulièrement à Bruxelles. La ville a-t-elle changé ?

Oui et heureusement. Le mouvement est important et perpétuel. Il y a des choses que j’aime moins, comme tous ces chantiers amorcés et jamais achevés qui existaient déjà à l’époque où j’habitais ici. En revanche, l’atmosphère fondamentale, philosophique et poétique de la ville n’a pas changé. Peut-être que je reviendrai vivre à Bruxelles un jour.

« Caméra Café » a récemment fêté ses 20 ans. Êtes-vous nostalgique de cette période où l’on pouvait rire de tout ?

On peut encore rire de tout, notamment au cinéma et sur scène. À la télé, en revanche, c’est plus difficile. Avec « Caméra Café », on y allait très fort sur de nombreux sujets de société comme l’homophobie, le sexisme, le racisme ou le harcèlement. Certains sketchs ont même choqué les téléspectateurs. On recevait des lettres où les gens s’indignaient. L’arrivée des réseaux sociaux a complètement transformé nos sociétés. Aujourd’hui, quand un mec n’aime pas un sketch, sa critique est reprise dans tous les médias, comme ça a été le cas après la diffusion de l’épisode anniversaire. Dès le lendemain, certaines émissions m’ont sollicité pour me demander de réagir aux commentaires. J’ai trouvé ça culotté. J’ai refusé.

Vous parlez de « Touche pas à mon poste » ?

Oui. Ils m’ont défendu mais je n’avais pas à me rendre sur leur plateau. Ils réagissaient avec d’autres invités sur une émission à laquelle ils n’ont même pas participé. Pour toutes les raisons que je viens d’évoquer, « Caméra Café » ne reviendra pas de façon récurrente. On passerait notre temps, avec Yvan et mes camarades, à nous justifier. Je n’ai plus l’âge et je n’ai plus la force. Pourtant, Blanche Gardin ne s’emmerde pas sur scène. Elle a fait le choix de ne répondre à aucune interview. Ce n’est pas une mauvaise idée.

Et si on vous proposait une suite pour « La vérité si je mens » ?

J’accepterais, mais je crois que la franchise est épuisée.

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