Denise est obligée de démonter sa cuisine équipée alors qu’elle a 90 ans: «Ça n’a pas de sens, elle est impeccable et très fonctionnelle!»


Le bailleur impose en effet à la locataire de démonter la cuisine équipée qu’elle avait fait poser dans sa maison il y a quinze ans, comme l’explique La Voix Du Nord.
Des meubles blancs hauts et bas, avec tiroirs et tourniquet pour certains, un four, une plaque de cuisson quatre feux, un lave-vaisselle, un réfrigérateur et un bac à congélation, un plan de travail et une crédence : voilà ce que proposait de laisser, gratuitement, Denise Dervaux au futur locataire de sa maison à La Chapelle-d’Armentières. La Chapelloise de presque 90 ans, qui est arrivée dans ce logement social il y a quinze ans, l’a quitté il y a quelques semaines pour la maison de retraite.
Son fils a vidé la maison et fait cette semaine un pré-état des lieux avec le bailleur. Et il est tombé des nues. « Le bailleur nous impose de démonter la cuisine (…). J’ai eu beau lui expliquer qu’on voulait tout laisser gratuitement, la dame a refusé. Elle m’a dit qu’elle n’avait aucune garantie qu’elle tienne. En revanche, elle a accepté que nous laissions les étagères dans le cellier. C’est incohérent. » Dominique Dervaux a immédiatement essayé de joindre une personne au siège de bailleur. « J’ai appelé quatre fois mardi et la dame ne m’a toujours pas rappelé », nous expliquait samedi matin le fils. Alertée, l’adjointe chapelloise aux affaires sociales, Fabienne Delpouve, a elle aussi tenté de contacter le bailleur. En vain.
« Ça n’a pas de sens, pourquoi ne pas permettre aux prochains locataires, qui ne doivent pas avoir beaucoup de ressources, d’arriver dans une cuisine tout équipée ? »
« C’est une cuisine impeccable, très fonctionnelle, que j’avais fait installer dès mon arrivée par Schmidt pour remplacer le vulgaire évier et le petit meuble qui était là », résume la nonagénaire. Une cuisine encore en très bon état. « Nous avons encore la facture, si cela était nécessaire », précise la Chapelloise. Dominique Dervaux est en colère aujourd’hui. « J’ai bien des gens qui sont intéressés par cette cuisine et sont prêts à venir la démonter, mais ça n’a pas de sens. Pourquoi ne pas permettre aux prochains locataires, qui ne doivent pas avoir beaucoup de ressources, d’arriver dans une cuisine tout équipée ? »
D’après Dominique et sa mère, le problème est commun à tous les bailleurs sociaux. Ils reconnaissent d’ailleurs en toute bonne foi que sur les documents officiels, il est bien indiqué : « Si vous avez installé une cuisine équipée, celle-ci doit être démontée et la pièce remise en état d’origine. » « Ma belle-sœur a eu le même problème au moment où elle est partie en maison de retraite », raconte Denise. « Des voisins m’ont raconté que le bailleur avait retenu 1 500 euros à des voisins qui avaient eux aussi laissé leur cuisine. » Sauf que les Dervaux n’arrivent pas à se résigner. « C’est vraiment trop dommage, nous irons jusqu’au bout. » Le logement doit être libéré à la fin du mois. Avec ou sans cuisine, c’est le bailleur qui décidera. Ce sera sans, le bailleur a rappelé le fils de la locataire lundi. « Il me reste une semaine pour démonter la cuisine et la remettre en état », résume, amer, Dominique Dervaux. « C’est important de témoigner, le problème existe pour d’autres et c’est une aberration. »
Commentaires
Vous souhaitez interagir sur cet article ?
Se connecterConnectez-vous et publiez votre commentaire.
Pas encore de compte ? Je crée mon compte
16 Commentaires
Souhaitez-vous recevoir davantage d'informations ou bénéficier d'une assistance technique ? Consultez nos explications ici