La BNB essuie une perte de 580 millions d’euros et réduit son dividende


En décembre, la BNB avait annoncé s’attendre à une perte comprise entre 600 et 800 millions d’euros. Son résultat définitif pour 2022 est donc un peu moins mauvais que prévu.
Cette perte s’explique notamment par la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui a fortement relevé ses taux pour lutter contre l’inflation. Cela a donné lieu à une augmentation des charges d’intérêts sur les dépôts que les établissements de crédits détiennent auprès de la Banque nationale. Ce facteur, combiné au fait que les actifs, le plus souvent à long terme, qui composent les portefeuilles d’investissement de la BNB étaient, eux, assortis de rendements bas lorsqu’ils ont été acquis, font que la Banque nationale se trouve en quelque sorte coincée entre le marteau et l’enclume.
Compte tenu de ces résultats, la BNB versera le dividende minimum d’1,5 euro par action, contre 138,04 euros par action au titre de l’exercice 2021.
C’est une mauvaise affaire pour l’État belge, actionnaire de la BNB. L’an dernier, l’État belge avait reçu 27,608 millions d’euros de dividendes auxquels s’ajoutait, conformément à la loi, le solde du bénéfice de l’exercice, soit 122,5 millions d’euros. Cette fois, l’État, qui possède 200.000 actions, soit la moitié du capital, le reste étant coté en Bourse, devra se contenter de 300.000 petits euros.
Compte tenu de sa perte et du paiement du dividende minimum, la BNB se voit contrainte de prélever 580,2 millions d’euros de sa réserve disponible. Dès lors, ses coussins de sécurité s’élèvent désormais à 6,5 milliards d’euros.
La BNB s’attend en outre à ce que ses résultats restent dans le rouge dans les prochaines années. Le scénario de base de la BNB, toutefois soumis à de grandes incertitudes, table sur une perte cumulée d’un montant de 10,8 milliards d’euros sur un horizon de cinq ans.
«Si les taux d’intérêt devaient augmenter par rapport à ces attentes du marché, cet effet négatif s’accentuerait, et inversement en cas de baisse des taux d’intérêts», poursuit la BNB, pour qui «il est impossible d’effectuer des estimations suffisamment fiables pour une période plus longue que cinq ans, au vu des nombreuses incertitudes». Dans ce scénario et à circonstances inchangées, la BNB ne devrait toutefois pas enregistrer de pertes substantielles passé cet horizon temporel, et renouerait avec la rentabilité.
«L’estimation du niveau inférieur souhaité pour les réserves fin 2022, tient compte à la fois des résultats futurs attendus sur la base des attentes du marché ainsi que d’une estimation des risques financiers auxquels la Banque est exposée, et aboutit à un montant de l’ordre de 15,2 milliards d’euros, par rapport à 5,8 milliards d’euros fin 2021», indique encore la BNB.
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