Valérie risque 6 mois de prison et 22.500 euros d’amende pour avoir insulté Emmanuel Macron «d’ordure»: «Je voulais faire un jeu de mots et écrire l’or dur»


Lorsque Valérie a ouvert la porte de son logement vendredi 24 mars vers 10 heures, elle ne s’attendait pas à se retrouver devant trois policiers. « Je leur ai demandé si c’était une blague ; c’est la première fois que je suis arrêtée », raconte-t-elle. Elle est alors placée en garde à vue, écrit La Voix du Nord.
En convalescence suite à une blessure au bras, elle est d’abord transportée au centre hospitalier de la région de Saint-Omer pour contrôler son état de santé. De retour au commissariat en début d’après-midi, on lui explique alors qu’elle est soupçonnée d’avoir écrit « Macron ordure » devant le dépôt de déchets d’Arques. « Faux, j’ai juste été prise en photo devant en train de sourire », assure-t-elle à La Voix du Nord.
Une procédure très rare
En revanche, sur sa page sur le réseau social Facebook, un message attire l’œil des policiers. Il a été posté mardi 21 mars et dit ceci : « L’ordure va parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est tjrs (sic) à la télé que l’on trouve les ordures ». Le lendemain, Emmanuel Macron devait donner un entretien télévisé aux journaux de la mi-journée sur France 2 et TF1. Elle se défend d’avoir voulu utiliser ce terme et plaide la maladresse : « C’est bien moi qui ai fait cette publication mais je voulais faire un jeu de mots et écrire "l’or dur", le correcteur a modifié et je n’ai pas relu avant d’envoyer. D’ailleurs, je ne le cite même pas. » L’argumentaire n’a pas convaincu les enquêteurs.
Vers 18 heures, Valérie a été présentée au procureur du tribunal de Saint-Omer. Elle sera jugée le 20 juin pour outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique.
« On veut faire de moi un exemple »
L’enquête de la police a été ouverte suite à une plainte contre X déposée par le sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Omer, Guillaume Thirard. « J’ai eu connaissance de photos et de publications injurieuses et c’est mon devoir de le signaler », explique-t-il. Pour Valérie, les choses sont claires : « On veut faire de moi un exemple. Je ne suis pas l’ennemi public nº1. » Sur Facebook, elle dit avoir vu des dizaines de publications qui reprennent cette insulte contre le même chef de l’État. Très peu, voire aucune, ont fait l’objet de poursuites, selon La Voix du Nord.
Valérie assume de partager « énormément de vidéos de violences policières ou de violences politiques, je dis souvent ce que je pense mais toujours dans le respect de la loi ». Selon cette figure des gilets jaunes dans l’Audomarois, « on est dans une période où l’intimidation est forte et elle se fait sur les militants », en référence à la mobilisation contre la réforme des retraites. Cela n’aura pas d’impact son engagement. « On continuera à manifester et à publier mais je me relirai plus attentivement », déclare-t-elle à La Voix du Nord. Le journal Sud Ouest précise qu’elle risque 6 mois de prison et 22.500 euros d’amende.
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