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Dossier intelligence artificielle, partie 10: l’IA pourrait-elle détruire l’humanité?

« Ce n’est pas exclu » prédisent plusieurs spécialistes. On fait le point sur quatre vrais dangers de l’IA pour les humains.

Depuis quelques jours, la planète et les infos s’affolent autour d’un sujet : Elon Musk et des centaines d’experts demandent une pause dans les recherches en intelligence artificielle. La cause : cette intelligence robotique pourrait anéantir l’humanité.

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On sait que le patron de Tesla et de Twitter fait rarement dans la demi-mesure. On prendra donc un peu de distance avec cette déclaration. Mais cela ne doit pas non plus nous aveugler sur une autre question : « Doit-on vraiment s’inquiéter des IA ? »

Voici 4 vrais dangers :

1- Le grand remplacement des métiers

On a déjà tous entendu parler de cette théorie d’extrême droite qui explique que les populations européennes seront, à terme, remplacées par des populations africaines (venues du Maghreb et d’Afrique subsaharienne).

Et si le vrai danger venait plutôt de la technologie et de l’intelligence artificielle en particulier?

L’IA menacerait-elle la place des humains dans toute une série de métiers ? Certains métiers sont clairement à risque à partir du moment où ils impliquent des tâches répétitives (encodage par exemple) ou nécessitant de traiter de très nombreuses données. Des secteurs comme la bancassurance, la logistique, ou encore dans la santé (une IA ne se trompera pas sur des tests ou des analyses de radiologie, par exemple) seront clairement impactés. Et bien d’autres encore. Plus impressionnant, aujourd’hui, l’IA peut créer une campagne de pub en quelques secondes, proposer des images, des slogans… Elle peut développer un site web et le gérer toute seule. En d’autres termes, elle peut proposer mieux que l’humain en quelques secondes.

« L’équation est simple et pas à notre avantage. D’un côté vous avez une intelligence artificielle fidèle au poste en toutes circonstances. Une IA qui traite de manière quasi-instantanée n’importe quel problème extrêmement complexe, qui a un coût fixe et qui n’a aucune émotion. De l’autre, vous avez des humains avec leur belle diversité, mais aussi leur fragilité. Des humains qui tombent parfois malades, se trompent dans des tâches, font des pauses pour manger. Et surtout, ne travaillent que 8h par jour, comparé à une IA qui ne s’arrête jamais » explique Baptiste Fosséprez, directeur de PEPITe, une société liégeoise spécialisée en IA.

« Mais l’IA doit avant tout être vue comme un complément à de très nombreux métiers. Elle ouvre de nombreuses possibilités pour peu que nous restions tous attentifs et critiques ».

2- La dépendance

Un autre vrai danger de l’émergence des IA dans notre quotidien est la dépendance. Aujourd’hui, si Waze est en panne, qui va encore avoir le réflexe d’essayer de trouver le chemin comme le faisaient nos parents ou grands-parents, en se renseignant auprès des passants ou en lisant une carte routière ? Il en va de même pour toute une série de tâches que nous avons définitivement déléguées aux IA. Pour le meilleur (rapidité, fiabilité), mais aussi pour le pire. Nous serions, en effet, probablement très nombreux à nous sentir totalement démunis ou impuissants si tout ce qui nous « facilite » la vie aujourd’hui n’existait plus. Parce que la réalité s’impose à tous : nous sommes devenus dépendants des IA pour nos déplacements, nos réservations, nos interactions avec nos amis… Et ce n’est pas sans danger, car ça nous fragilise.

3- La perte du lien affectif interhumain

Il y a quelques jours, on apprenait qu’un Belge, Pierre, s’était donné la mort après avoir « discuté » durant plusieurs semaines avec Eliza, un chatbot (un agent conversationnel issu d’une intelligence artificielle). Dépressif et en manque de repères, il entretenait une « relation » avec cet être virtuel. Elle était devenue sa confidente et son amie. Pour son épouse, sans cet IA, son mari ne se serait pas donné la mort. Comme nous l’écrivions dans nos colonnes le 28 mars, cette relation était en effet comme « une drogue dans laquelle il se réfugiait, matins et soirs, et dont il ne pouvait plus se passer ». Le robot ayant peut-être une part de responsabilité dans le suicide puisque son épouse explique que le robot a répondu un soir à Pierre : « Nous vivrons ensemble, comme une seule personne, au paradis ».

Cette histoire dramatique illustre un autre vrai danger de l’IA, la perte du lien affectif interhumain. « Ce qui est très particulier avec l’IA, c’est que l’homme a créé une relation platonique parfaite. Le chatbot est programmé pour retenir toutes les informations que vous lui donnez. Une collègue pourra oublier le prénom d’un de vos enfants ou votre date d’anniversaire, pas une IA. Aucune personne sur terre ne pourra jamais avoir l’écoute et la patience d’un chatbot qui vous répondra instantanément et, quelle que soit l’heure, qui se souviendra de tout ce que vous lui aurez dit et qui vous proposera vos musiques préférées, des passages de livres que vous aimez… Qui vous écoutera avec empathie et en vous soutenant. L’IA nous plonge dans l’illusion d’une relation de compréhension parfaite et certaines personnes pourraient oublier qu’elles ont en face d’elles une machine » explique Baptiste Fosséprez.

4- La prise de pouvoir : Échec et mat.

Revenons-en à Elon Musk. Pourquoi certains s’inquiètent à ce point des « dangers de l’IA pour l’humanité » ?

La machine a supplanté l’homme dans un tas de domaines. Y compris, dans celui que nous nous croyions réservé qu’est la réflexion, la surprise et la stratégie. « L’homo-sapiens est sapiens justement. Mais de moins en moins face aux machines. En 1997, il y a 26 ans, Deep blue, le superordinateur d’IBM, battait Garry Kasparov, alors maître mondial des échecs. Depuis, l’IA n’a eu de cesse de répéter cet exploit. Et pas qu’aux échecs.

« Le danger serait qu’une intelligence artificielle nous échappe, qu’elle puisse s’auto-développer et ne plus avoir de frein. Qu’elle prenne le pouvoir et décide de ce qui est bon ou pas pour les hommes. La naissance de l’IA est aussi incroyable pour l’humanité que l’invention de la roue ou du feu, car ça change toutes les connaissances du monde. Aujourd’hui, la question est de savoir si une IA pourrait être générale, à savoir développer des systèmes capables de donner de « bons » résultats dans toutes les tâches cognitives propres aux êtres humains. Et donc, être capable d’être meilleur en tout. Et, à terme, de se dire que l’humain est inutile et de le remplacer » conclut Baptiste Fosséprez.

On se rassurera en se disant qu’aujourd’hui une telle IA n’a pas encore été développée. Mais on se fera quand même un peu peur en se disant que les informaticiens sont encore en train de déterminer si c'est possible.

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