Tour d’Italie: le rose offert à Armirail


Entre les abandons sur chute ou à cause du Covid, la pluie assez présente depuis le départ et le parcours raccourci pour cause d’intempéries, cette 106e édition du Giro nous offre son lot de péripéties quasi quotidiennement.
Cette 14e étape courue entre Suisse (Sierre) et Botte (Cassano Magnano) sur 193 kilomètres n’a pas fait exception. Elle a notamment valu par son final passionnant.
Un groupe de 29 coureurs s’est d’abord détaché en tête de la course avec trois Belges, Pieter Serry (Soudal Quick-Step), Laurenz Rex (Intermarché-Circus-Wanty) et Otto Vergaerde (Trek-Segafredo), peu avant la montée du Col du Simplon (1e cat., 20,2 km à 6,5 %), seule difficulté de la journée.
Dans une nouvelle étape disputée sous la pluie, le peloton a laissé l’échappée prendre ses distances, comptant 18 minutes de retard. Dans le groupe de tête, la course s’est décantée lors du passage au dernier sprint intermédiaire de la journée à Stresa, à 56 km de l’arrivée. Rex s’est isolé en tête avec les Italiens Davide Ballerini (Soudal Quick-Step) et Stefano Oldani (Alpecin-Deceuninck). Le trio a ensuite été rejoint par le Letton Tom Skujins (Trek-Segafredo), parti en contre.
À 11 km de l’arrivée, Laurenz Rex a été lâché par le groupe de tête et le natif de Marbourg a ensuite été repris par un groupe de contre composé de Nico Denz, son équipier et compatriote Marius Mayrhofer, Alberto Bettiol et Derek Gee. Ce groupe a repris le trio de tête à seulement 400 mètres de la ligne d’arrivée. Les huit coureurs se sont joué la victoire au sprint où Denz s’est montré le plus rapide devant Gee, Bettiol et le Belge Rex, finalement 4e.
« Je n’ai pas calculé »
L’Allemand de la Bora-Hansgrohe a cependant failli lever les bras au ciel trop tôt. Cette petite frayeur passée, il pouvait savourer sa deuxième victoire d’étape sur ce Tour d’Italie en 48 heures seulement, lui qui s’était déjà imposé jeudi à Rivoli.
« Comme j’avais déjà gagné une étape, je n’ai pas calculé et j’ai tout donné pour revenir », a confié Denz. « Tout le monde s’est battu pour gagner. J’ai essayé de prendre la roue de Bettiol et je suis parvenu à décrocher la victoire. »
Avec deux victoires en trois jours, le coureur allemand est actuellement sur un petit nuage. « Je n’arrivais pas à y croire après ma première victoire et j’étais déjà très heureux. Je ne comprends pas très bien ce qui est en train de se passer. »
Quant au maillot rose, il a changé d’épaule, passant de celles de Geraint Thomas (son équipe Ineos n’a pas cherché à le défendre) à Bruno Armirail, lieutenant de Thibaut Pinot. Il est le premier Français en rose depuis Laurent Jalabert en 1999. « Le plan n’était pas de prendre le maillot rose ce samedi », a expliqué Armirail. « Le but était de prendre l’échappée et de viser la victoire d’étape. Je suis vraiment surpris de prendre le maillot. Je n’arrive pas à réaliser. »
Le Français compte désormais 1 : 41 d’avance sur Thomas et 1 : 43 sur Primoz Roglic (Jumbo-Visma) avant la 15e étape de ce dimanche, au profil montagneux et qui reliera Seregno à Bergame sur 195 kilomètres.