Accueil VLAN

Le Luxembourg confirme la création d’un bataillon de reconnaissance avec la Belgique

Le Luxembourg a confirmé jeudi son intention de mettre sur pied à l’horizon 2030, en coopération avec la Belgique et dans un cadre réclamé par l’Otan, un bataillon binational de reconnaissance de combat médian.

Un document intitulé « Lignes directrices de la Défense luxembourgeoise à l’horizon 2035 » et présenté mercredi par le vice-Premier ministre grand-ducal et ministre de la Défense, François Bausch, mentionne aussi l’intention du gouvernement luxembourgeois de préparer une « augmentation substantielle » de son effort de défense, visant à atteindre 1 % du Produit intérieur brut (PIB) « à l’horizon 2028 », là où l’Otan souhaite que ses États-membres consacrent 2 % aux dépenses de défense dès 2024 et que le Grand-Duché est crédité en 2022 d’un modeste 0,62 %. Ce texte a été approuvé par le gouvernement du Premier ministre, le libéral Xavier Bettel.

À propos de la coopération belgo-luxembourgeoise, le document souligne que « le futur bataillon de reconnaissance belgo-luxembourgeois sera essentiel pour le Luxembourg afin de permettre à ses forces de reconnaissance de s’intégrer dans des structures en plein développement tant du côté de l’Otan que de l’UE (Union européenne), destinées primairement à la défense collective ».

700 militaires

Après la signature de deux déclarations d’intention en 2021 et en 2022, le Luxembourg et la Belgique visent pour 2023 un accord de coopération binational pour honorer l’objectif capacitaire de l’Otan, exigeant la création et l’exploitation commune d’un bataillon de reconnaissance de combat médian. Par le terme « médian » il y a lieu de comprendre tout d’abord que cette unité s’articulera autour d’une famille de véhicules à roues plus robustes, telle qu’en voie d’acquisition par la Belgique dans le cadre du partenariat stratégique franco-belge dénommé CaMo et étroitement lié au programme français Scorpion, ajoute le texte.

La dernière déclaration d’intention belgo-luxembourgeoise, datant d’octobre 2022 et signé par M. Bausch et son homologue belge, Ludivine Dedonder, fixe l’implantation de ce futur bataillon de reconnaissance binational, une nouvelle unité terrestre de 700 militaires casernée à l’horizon 2030 à Arlon, où se situera son état-major, avec des « antennes » à Marche-en-Famenne et Diekirch (Grand-Duché).

« Outre une coopération militaire belgo-luxembourgeoise renforcée, un partenariat très étroit avec la France sera essentiel pour garantir l’accès du Luxembourg à la technologie requise et donc assurer que cette future capacité soit à la hauteur des attentes », ajoute le document publié par le ministère grand-ducal de la Défense, sans préciser quels types d’engins pourraient être concernés, entre les véhicules blindés multirôles (VBMR) Griffon et les engins blindés de reconnaissance et de combat (EBRC) de type Jaguar commandés par la Belgique, qui est également intéressée par les Serval, plus légers.

La signature du futur accord de coopération belgo-luxembourgeois lancera définitivement ce futur programme capacitaire militaire majeur qui donnera naissance à ce bataillon. Visant un effectif de 700 militaires environ, ces derniers seront regroupés d’abord en quatre compagnies de reconnaissance, dont deux Luxembourgeoises, complétées par différents éléments d’appui et de soutien binationaux, précise le texte.

Il ajoute que durant une phase initiale, comprise entre 2025 et 2028 environ, du personnel clé luxembourgeois sera détaché en Belgique, voire en France, auprès des états-majors compétents au profit d’une mise en place rapide de l’unité.

Le cœur de l’unité à Arlon

« À l’horizon 2030, le cœur de l’unité binationale se situera à Arlon tout en préservant une forte présence au Grand-Duché. Concrètement des antennes, reprenant différents éléments de force, d’appui et de soutien, sont supposées s’y ajouter en Belgique et au Luxembourg. Les sites en question se retrouveront à Marche-en-Famenne et à Diekirch ; complétés de structures logistiques additionnelles dans le sud du Grand-Duché. À terme, cette unité binationale est supposée œuvrer tant dans des contextes de défense collective que de gestion de crise, soit moyennant des sous-groupements tactiques interarmes (SGTIA), soit de manière constituée ». précise le document.

Plus généralement, les « Lignes directrices de la Défense luxembourgeoise » fixent comme orientations et objectifs principaux le renforcement du pilier de défense européen au sein de l’Otan, le renforcement des capacités militaires de l’UE, l’accomplissement des engagements pris dans le cadre du processus de planification de défense de l’Otan et de la coopération structurée permanente (u PESCO, en anglais CSP) de l’UE, l’engagement du gouvernement d’augmenter son effort de défense à hauteur d’un 1 % du PIB à l’horizon 2028 et la poursuite du soutien militaire au profit de l’Ukraine pour exercer son droit à la légitime défense contre l’agresseur russe.

Sudinfo Jeux - Jouez ici à Alphabeille. Défiez vos compétences et trouvez un maximum de mots !

Aussi en Vlan

Voir plus d'articles