En ce momentGiro 2023Giro 2023 en vidéosPolitiques tatouésJouez à Motamo Accueil Régions Bruxelles Actualité de la région de Bruxelles

Procès des attentats à Bruxelles: Sofien Ayari regrette son parcours de vie et l’impact des faits sur sa famille

Sofien Ayari a été arrêté en compagnie de Salah Abdeslam le 18 mars 2016 à Molenbeek-Saint-Jean, trois jours après une fusillade avec la police survenue rue du Dries à Forest. Faits pour lesquels ce Tunisien a été condamné à vingt ans de prison.

Lors de ses entretiens psychiatriques, Sofien Ayari a émis des regrets sur son parcours de vie, qui l’a mené de Tunisie en Syrie, puis en Belgique, et sur l’impact de son départ et des faits sur sa famille. C’est ce que sont venus expliquer deux psychiatres mercredi devant la cour d’assises chargée de juger les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles.

de videos

Durant son incarcération, Sofien Ayari a suivi une formation en gestion à la prison de Marche et a débuté des cours d’anglais, qu’il a dû interrompre à cause des mesures sanitaires liées à la pandémie de coronavirus.

Position de défense

Lors des entretiens avec les médecins, menés en 2016 puis en 2022, l’accusé n’a pas nié les faits qui lui sont reprochés mais n’a pas désiré s’étendre sur le sujet, prenant une position de défense, a expliqué le psychiatre Noury Mrabet. S’il est parvenu à verbaliser ses regrets sur son parcours de vie et sur l’impact de celui-ci sur sa fratrie et ses parents, notamment tout ce qu’il a dissimulé à ses proches avant de quitter la Tunisie pour la Syrie, il n’en a pas émis face à son incarcération et aux faits, a développé l’expert.

Sofien Ayari s’est dit croyant et musulman mais a confié aux médecins considérer qu’il y avait une «différence entre la religion et ses actes». Interrogé par un juré sur ce que signifiait cette différence, le psychiatre a botté en touche, se refusant à interpréter personnellement cette phrase. «Il faut lui poser la question à lui», a-t-il dit.

D’après les psychiatres, l’accusé n’était pas atteint de trouble mental au moment des faits et de l’expertise, ne souffre pas d’une psychopathologie majeure et ne risque pas de commettre de nouvelles infractions en raison d’une pathologie mentale particulière. Il présente une intelligence dans la moyenne, sans trait de débilité ou de détérioration mentale.

Quelqu’un de « borderline »

Les experts ont qualifié sa personnalité comme ‘borderline’, soit un état limite entre la névrose et la psychose. «Lorsqu’on souhaite partir pour une cause (Sofien Ayari a tout quitté en Tunisie pour rejoindre le front en Syrie, NDLR), cela sous entend un équilibre précaire. Le fait de tout laisser tomber, pas nécessairement pour aller en Syrie, ça signe quelque chose dans la relation à autrui. Mais on n’est pas pour autant dans le cadre de la maladie mentale», a soutenu Noury Mrabet. À ses yeux, la difficulté qu’a eue l’accusé de contrôler ses actes au moment de son départ est aussi le signe d’un état limite, qui «est une caractéristique de personnalité, pas une maladie», a-t-il insisté.

«Dresseriez-vous le même constat d’état limite pour une personne qui plaquerait tout pour aller se battre en Ukraine ?», a demandé aux experts Me Isa Gultaslar, l’avocat de Sofien Ayari. «Si quelqu’un part impulsivement (en Ukraine), oui, je me poserais la question de savoir s’il n’est pas dans un état limite», a répondu Noury Mrabet.

Son confrère Charles Gérard et lui ont expliqué être très souvent confrontés à des personnes ’borderline’ dans le cadre de leur travail. Un avocat et un psychiatre pourraient d’ailleurs eux aussi être qualifiés comme tels lors d’une expertise, ont-ils conclu.

Commentaires

0 Commentaire

Sudinfo Jeux - Jouez ici à Alphabeille. Défiez vos compétences et trouvez un maximum de mots ! A ne pas rater

Aussi en Bruxelles Actu

Voir plus d'articles