Le parkour trouve doucement sa place à Troyes


Reportage
rédaction de Troyes
Virevoltant sur les toits parisiens, sautant de cheminées en corniches, prenant des risques pouvant paraître insensés, certaines célébrités ont écrit la légende de cette facette des sports de rue qui explose parmi une jeunesse avide d’autres sensations proches de l’extrême. Durant tout le week-end dernier, un grand rassemblement de ces acrobates de l’impossible a donné lieu a d’improbables défis au Cosec des Sénardes, à Troyes.
Dans l’Aube aussi, ils sont de plus en plus nombreux ces jeunes qui ont trouvé leur voie dans une discipline où la liberté, la recherche de nouveaux défis se confond avec une autre conception de la pratique sportive. Le président d’Aerocrew, l’association troyenne de parkour, Alexandre Sebille, tout juste 28 ans, lève le voile sur certaines idées reçues. « Nous aimons trop la vie pour risquer de finir sur un lit d’hôpital, témoigne le jeune responsable de labo dans l’agroalimentaire. Nous ne sommes pas des trompe-la-mort. La prise de risque existe, mais nous avons répété avant des dizaines de fois le mouvement qui permettra de surmonter l’obstacle. C’est pourquoi nous nous entraînons régulièrement dans un gymnase. Avant de courir, nous avons tous appris à marcher. Et là aussi, il n’y a pas de miracle. Les vidéos qui déferlent sur le web sont la partie visible de l’iceberg. Derrière ces cascades, des heures de travail, d’entraînements ont été nécessaires pour maîtriser pleinement la situation. Je voudrais aussi tordre le cou à certaines images ; nous sommes respectueux de l’environnement, du mobilier urbain, nous ne tolérons aucune dégradation de notre terrain de jeu. »
A3ROJAM deux ans déjà
Si le déplacement dans des endroits insolites reste l’essence même du Parkour, il faut aussi y ajouter la manière. C’est ainsi que dimanche dernier A3ROJAM, le rassemblement troyen, accueillait Suisses, Allemands, Anglais qui se sont mesurés dans des figures qui ne s’improvisent pas. Saut périlleux, saltos, sauts carpés, franchissement d’obstacles reconstitués se sont enchaînés avec des prises de risque maximum mais sur de moelleux tapis… « Si toutes nos activités se passent à l’extérieur, l’apprentissage se fait en milieu sécurisé, poursuit Alexandre Sebille. Nous avons des encadrants et il n’est pas question de surestimer ses possibilités. »
D’ailleurs certains commencent très jeunes, à l’image de ce collégien troyen, Julien Billecocq, à peine 12 ans, qui depuis un an fait ses gammes, alternant avec ses premières sorties. « Mes parents ont un peu tremblé au départ, mais finalement ils ont accepté. Régulièrement à la sortie du collège, je rejoins le groupe où j’ai trouvé ma place. »
Le spot de la Bourse, le point de ralliement
« Troyes regorge de sites permettant de s’éclater, s’enflamme Alexandre, mais celui que nous préférons c’est le spot de la Bourse avec son square et son serpentin rouge. L’Art Déco à Sainte-Savine et son parvis, l’église de Saint-André-les-Vergers et ses abords ne sont pas mal non plus. Nous évitons au maximum les lieux trop fréquentés et nous venons le soir pour ne déranger personne. »
Et les friches industrielles ? « Là aussi, c’est une image qui nous colle à la peau mais qui est fausse, lance le président d’Aerocrew, c’est beaucoup trop dangereux. Nous risquons les éboulements, les accidents, de mettre les secours en difficulté. Nous sommes à la recherche de notre identité dans la légalité. Nous voulons être reconnus comme une discipline sportive à part entière. En cela va dans le bon sens ; la Ville de Troyes et Frédéric Serra le maire adjoint chargé des Sports nous ont beaucoup aidés pour mettre en place A3ROJAM, notre organisation fétiche que nous voulons pérenniser et continuer à développer. »
Commentaires
Vous souhaitez interagir sur cet article ?
Se connecterConnectez-vous et publiez votre commentaire.
Pas encore de compte ? Je crée mon compte
0 Commentaire
Souhaitez-vous recevoir davantage d'informations ou bénéficier d'une assistance technique ? Consultez nos explications ici