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Paloma Sermon-Daï primée au Festival de Cannes

La jeune cinéaste Sclaynoise a remporté le prix French Touch dans le cadre de la compétition La semaine de la Critique du Festival de Cannes 2023. C’est son premier long métrage de fiction qui a été primé.

Elle n’en est pas à son premier essai. Si Paloma Sermon-Daï, originaire de Sclayn, se consacre vraiment au cinéma depuis seulement 2017 et sa sortie de l’INRACI (Institut National de Radioéléctricité et Cinématographie), elle possède déjà quelques récompenses à son actif, dont le Bayard d’Or du Meilleur Film pour « Petit Samedi » au Festival du Film Francophone de Namur en 2021 et le Magritte du Meilleur Documentaire en 2022, également pour « Petit Samedi ». Cette fois-ci, elle fait un pas de plus vers la reconnaissance de son talent de cinéaste, puisque sélectionnée à La Semaine de la Critique du Festival de Cannes, avec son premier long-métrage de fiction « Il pleut dans la maison », l’Andennaise rafle le prix French Touch. Ce prix a pour visée, rien de moins, que de « révéler les génies créatifs qui feront le cinéma de demain ». Un encouragement supplémentaire à persévérer pour celle qui, à l’aube de ses trente ans, s’est déjà fait une belle réputation dans le 7e Art.

« J’avais envie de faire un film estival »

Avec « Il pleut dans la maison », Paloma Sermon-Daï casse les codes du cinéma belge façon frères Dardennes. « J’avais envie de faire un film solaire. Confie-t-elle aux journalistes de La Semaine de la Critique. Je n’avais pas envie de faire le cliché du film belge où il pleut, il fait gris et où on est dans la pollution d’une ville un peu misérable. J’avais envie de briser ce code-là et de faire un film vraiment estival. »

Et pourtant la thématique de son long-métrage de fiction est loin d’être légère. Sa caméra accompagne deux adolescents (NDLR : Makenzy et Purdey, les acteurs de son film de fin d’étude « Makenzy »), délaissé par une mère la plupart du temps absente, et évoluant dans un univers ou s’entrechoquent différences sociales et culturelles. Paloma Sermon-Daï a choisi de tourner aux abords des Lacs de l’Eau d’Heure. Aux journalistes cannois, elle explique « J’avais aussi envie de travailler ce choc des cultures. C’est clair qu’il y a tout un monde touristique qui est plutôt flamand, hollandais, au bord du lac. Et les gens qui vivent dans le coin, finalement, profitent un peu de ce tourisme. Les groupes hôteliers appartiennent à des grands groupes étrangers. C’est un peu une économie à deux vitesses. Et c’est vrai que ça m’intéressait d’ancrer ces gens dans cette réalité sociale-là. »

« J’avais envie d’adolescence »

Son premier court-métrage, « Makenzy », traitait déjà de l’adolescence, son documentaire « Petit-Samedi » basculait dans l’univers des adultes. Avec « Il pleut dans la maison », elle explore à nouveau celui complexe et difficile des adolescents.

« J’avais envie d’adolescence, révèle la cinéaste andennaise lors de son interview sur la Croisette. J’avais beaucoup d’épisodes, de sensations d’adolescence qui remontaient. La base du projet, ça a vraiment été de partir sur l’adolescence en Wallonie, un frère et une sœur, l’absence d’un parent. Petit à petit, c’est mon producteur qui m’a dit « pourquoi tu ne retravaillerais pas avec Makenzy et Purdey,

ils ont le bon âge. ». Finalement, c’est un vrai partage d’expériences qui unit Paloma Sermon-Daï et ses jeunes acteurs dans cette fiction qui intègre les souvenirs d’adolescence des uns et des autres.

Il aura fallu un an de préparation et de coaching avec Makenzy et Purdey, frère et sœur dans la vraie vie, pour arriver à ce résultat, où les adolescents endossent leur rôle comme s’il était taillé sur mesure. Et pour cause, le tournage a laissé une grande place à l’improvisation comme le précise, Paloma Sermon-Daï : « Le film s’est écrit en le faisant. Il y avait toute une structure et des séquences très claires, mais il y avait beaucoup de liberté dans les dialogues et on n’hésitait pas à improviser. » Ce qui d’ailleurs a justifié le fait que les jeunes acteurs gardent leur véritable prénom pour éviter toute confusion dans le feu de l’action.

Andenne peut ainsi se targuer d’avoir une talentueuse cinéaste sur ses terres et gageons que ce prix cannois ne sera pas sa dernière récompense dans le monde du 7e art.

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