Ronny Deila quitte le Standard: retour sur ses réussites et ses échecs à Sclessin


Ronny Deila va quitter Sclessin pour rallier la Venise du Nord après une saison passée en bord de Meuse. Une année à deux visages, d’un côté, l’entraîneur norvégien a eu de très bons moments et a su faire des choix payants. De l’autre, il est parfois passé totalement à côté de certaines rencontres.
Standard-Cercle de Bruges (2-0)
C’est la première victoire de la saison pour les Liégeois. Sans être étincelants sur le terrain, c’est surtout dans les tribunes que c’est intéressant. Dès ce premier succès, Deila a créé une véritable connexion avec les supporters du Standard. C’est le premier « Ronny Roar », devenu un rituel pour les fans des tribunes 3 et 4, après chaque victoire. Il a gagné le cœur des supporters et a réveillé un public devenu un peu fataliste avec le temps, en une seule victoire.
Standard-Club de Bruges (3-0)
C’est le premier grand fait d’armes du Standard cette saison. Les Liégeois balayent les champions en titre grâce à un doublé de Zinckernagel et un but de Balikwisha. C’est le match qui a réellement lancé la saison des Rouches et c’est aussi la rencontre qui a permis à Deila de trouver le système de jeu qui collait le mieux à son effectif. Déjà utilisé à Saint-Trond, le 3-4-2-1 de Deila a vraiment parfaitement fonctionné, pour la première fois, face aux Brugeois. Une formation qui apporte plus de stabilité défensive et qui pallie l’absence de réel ailier dans l’effectif.
Avec un Donnum reconverti en piston gauche et deux meneurs de jeu derrière l’attaquant, il a trouvé la bonne recette ce soir-là. Outre les choix tactiques, c’est aussi le côté fédérateur du Norvégien qui a permis ce succès. Il a réussi à mobiliser ses joueurs comme les supporters autour de lui.
Standard-Antwerp (3-0)
Le Standard reçoit des Anversois en pleine bourre avec un bilan de 30/33. Le club principautaire reste sur une victoire étriquée à Charleroi et une défaite contre Seraing, le rapport de force semble donc largement pencher vers les pensionnaires du Bosuil. Pourtant, les Rouches montent sur le terrain survitaminés. Les consignes tactiques de Deila sont claires, il faut prendre l’Antwerp à la gorge en mettant une grande intensité dès le coup d’envoi. Et ça fonctionne, les Anversois sont cueillis à froid et prennent trois buts en neuf minutes. Avec la suspension de Zinckernagel, l’entraîneur du Standard a fait confiance au jeune Canak pour suppléer le Danois. Pari gagnant, l’ailier de 18 ans est très en jambes cet après-midi-là et ponctuera sa bonne prestation par son premier but professionnel.
Standard-Anderlecht (5-0)
S’il y avait encore des supporters sceptiques, cette victoire face à l’ennemi de toujours aura fini de les convaincre. Menés 0-1 très rapidement, les Liégeois sont restés très calme et ont réagi de manière brillante en inscrivant trois buts. Ce qui démontre une grosse force de caractère du groupe liégeois. Un autre élément que Deila a réussi à insuffler à son effectif. Le match a ensuite été arrêté par les supporters anderlechtois mais le Standard était supérieur à tous les niveaux et à 1-3, la messe était dite.
Union-Saint-Gilloise – Standard (2-4)
Comme face à l’Antwerp, personne ne voit réellement le Standard s’imposer en terre unioniste. Mais Ronny Deila va sortir un coup tactique de son chapeau. Il place Filipo Melegoni, milieu axial de métier, en position de numéro 9. Un choix risqué et surprenant mais qui s’avère payant. L’Italien a beaucoup travaillé et permis à Zinckernagel et Balikwisha d’être plus libéré. Le Standard réalise, au stade Joseph Marien, ce qui est sans doute sa meilleure performance de la saison.
Standard-Seraing (0-2)
Le Standard reste sur un 12 sur 12 agrémenté d’une belle performance face à Bruges. Mais contre Seraing, rien ne va. La prestation des Liégeois est fade, il n’y pas d’idées et pas de fond de jeu. Deila choisit de titulariser Melegoni pour la première fois. Il passe totalement à côté de son match et doit être remplacé à la mi-temps. Le désormais ex-entraineur du Standard ne trouve pas non plus les mots pour remobiliser ses troupes à la pause, ni les solutions pour renverser la vapeur.
Standard-Courtrai (0-2)
Pour parler d’autres prestations fades, les Standarmen sont aussi totalement passés à côté de leur match face à Courtrai. Encore une fois, les choix de l’entraineur peuvent être remis en cause. Osher Davida est préféré à Gojko Cimirot et Cihan Canak. Et ce n’est pas très concluant, l’Israélien est invisible. Le scénario est finalement le même que face à Seraing, une équipe liégeoise inoffensive qui produit peu de jeu.
Anderlecht-Standard (2-2)
On ne peut certainement pas dire que Deila manque d’originalité dans son coaching. Adepte des changements de position et des paris risqués, parfois ça fonctionne bien mais parfois pas du tout. Ce fut le cas au Lotto Park. Pour contrer la vitesse de Francis Amuzu, le technicien norvégien place le latéral droit Marlon Fossey en défense centrale et Filipo Melegoni en piston droit. L’Américain n’a aucun repère et sera responsable des deux buts anderlechtois.
Les remontadas
Cela a été l’une des mauvaises habitudes du Standard cette saison, avoir un match sous contrôle mais s’écrouler dans les denières minutes. Ce fut le cas au Cercle de Bruges où les Liégeois mènent 0-1 mais encaissent un but à la dernière minute des arrêts de jeu ou encore contre Zulte. Les Rouches mènent 2-0 à la 76e, le Essevee n’a jamais été dangereux de la rencontre et pourtant il parvient finalement à faire trembler les filets deux fois en 15 minutes et recolle au score. Pas plus tard qu’il y a deux semaines, le Standard mène à nouveau 2 buts à 0, contre Westerlo mais vont cette fois voir les Campinois revenir en marquant deux buts dans le temps additionnel de la seconde période. Des problèmes de concentration que Deila n’a jamais vraiment réussi à solutionner.
Des Playoffs catastrophiques
L’objectif a été atteint avec ce Top 8 mais la suite est cataclysmique. Avec 2 points sur 12 et 0 victoire, le club liégeois n’est pas à la fête dans ces Playoffs. Et si Ronny Deila n’est pas sur le terrain, il a sa part de responsabilité dans ce désastre. Les incertitudes liées à son avenir et ses négociations avec le Club de Bruges ont forcément joué dans les têtes. Les joueurs savaient que leur entraîneur allait probablement les quitter et dans ces conditions, difficile d’être totalement concentrés et performants sur le terrain.
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